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JMJ : le pape à la recherche des vocations perdues

Le pape François rencontrera de jeunes séminaristes samedi à Panama, l'occasion de s'interroger sur les vocations sacerdotales dont la baisse…

Le pape François rencontrera de jeunes séminaristes samedi à Panama, l’occasion de s’interroger sur les vocations sacerdotales dont la baisse ne se dément pas, et qui pourrait être encore aggravée par les scandales d’abus sexuels dans l’Église catholique.

Après avoir stigmatisé la marginalisation, qu’elle frappe les détenus ou les migrants, le pape consacrera son samedi des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Panama aux jeunes qui peinent à trouver un sens à leur vie, selon des sources proches de l’organisation du voyage papal.

Le pape dira une messe matinale dans la cathédrale de Panama, joyau de l’architecture religieuse coloniale récemment rénové. Puis il doit s’entretenir avec des jeunes qui se préparent à être ordonnés prêtres.

La chute du nombre des vocations sacerdotales qui frappe l’Église depuis des décennies est loin d’être enrayée. Selon les statistiques du Vatican, elle pouvait compter sur 414.969 prêtres à la fin de 2016, contre 415.656 en 2015 et 415.792 en 2014. Alors que le clergé est vieillissant, la tendance est aussi à la baisse pour la relève. En 2016, 116.160 jeunes se préparaient à la prêtrise, contre 116.843 l’année précédente.

Les scandales d’abus sexuels commis par des membres du clergé ne contribuent pas à relever le prestige des prêtres et pourraient être propres à décourager les jeunes de prononcer leurs voeux religieux. Pourtant, le pape François a jusqu’ici fait la sourde oreille à ceux qui préconisent de mettre fin au célibat des prêtres, voire d’ouvrir la prêtrise aux femmes.

Le soir, le pape François passera la soirée avec les dizaines de milliers de jeunes pèlerins rassemblés sur un immense terrain aménagé près de l’aéroport international de Panama. La veillée, moment traditionnellement fort des Journées mondiales de la jeunesse, fait également partie du rituel présidant à l’ordination et aux voeux religieux. Les futurs prêtres et religieux ou religieuses doivent passer une nuit en prière avant la cérémonie qui marque leur entrée dans une nouvelle vie.

– « Affronter le problème » –

Vendredi, le scandale des affaires de pédophilie au sein du clergé, absent jusqu’ici des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) au Panama, a refait surface.

Lors d’une conférence de presse, le porte-parole par intérim du Vatican, Alessandro Gisotti, a été interrogé pour savoir pourquoi ce dossier n’avait pas été abordé la veille par le pape lors d’une rencontre avec les évêques d’Amérique centrale.

M. Gisotti a assuré que ce thème était « au cœur des préoccupations » de François, qui prépare pour fin février au Vatican une réunion mondiale de prélats très attendue sur « la protection des mineurs » au sein de l’Église.

« Il s’agira d’une occasion sans précédent d’affronter le problème et de trouver de vraies mesures concrètes pour que, lorsque les évêques repartiront de Rome vers leurs diocèses, ils soient en mesure de faire face à ce terrible fléau », a poursuivi le responsable du Vatican.

« Ce que je veux souligner, c’est qu’il n’est pas nécessaire qu’il (le pape) aborde ce sujet lors de chaque conférence avec les évêques ou à chaque fois qu’il y a des jeunes (…) Vous pouvez comprendre à quel point cette réunion (de février à Rome) est importante pour le pape », a-t-il ajouté.

En fin de journée, alors que le thermomètre affichait encore 36 degrés, le pape de 82 ans s’était rendu sur la scène géante montée au bord du Pacifique pour le chemin de croix.

Dans la tradition chrétienne, le parcours de la « Via Crucis » fait revivre le calvaire de Jésus, de sa condamnation à mort à sa crucifixion, sa mort et sa mise au tombeau.

« Nous voulons être l’Église qui favorise une culture qui sait accueillir, protéger, promouvoir et intégrer; qui ne stigmatise pas et, surtout, qui ne généralise pas, par la condamnation la plus absurde et la plus irresponsable, en identifiant tout migrant comme porteur de mal social », a déclaré vendredi soir François devant 400.000 personnes, selon les organisateurs.

Ces mots ont trouvé un écho particulier chez nombre de pèlerins venus des pays voisins d’Amérique centrale. Chaque année environ un demi-million de personnes partent de cette région en quête d’une vie meilleure, avec les États-Unis pour objectif, au grand dam du président Donald Trump.

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