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Joe Biden attendu au tournant lors du débat démocrate

Le vétéran de la politique et favori des sondages Joe Biden entre en piste jeudi lors du deuxième acte du…

Le vétéran de la politique et favori des sondages Joe Biden entre en piste jeudi lors du deuxième acte du débat démocrate pour la présidentielle américaine de 2020, au lendemain d’une première manche marquée par la confirmation du statut d’Elizabeth Warren parmi les principaux prétendants de la course.

Devant le nombre de candidats se pressant pour en découdre avec Donald Trump, les organisateurs ont dû diviser le débat en deux parties. Dix candidats se sont opposés mercredi soir et dix autres, dont plusieurs gros calibres, ont rendez-vous jeudi soir, également à Miami.

C’est un premier test majeur pour Joe Biden, l’ancien vice-président de Barack Obama. Il domine les sondages de la tête et des épaules, mais il mène une campagne à l’économie depuis l’annonce de sa candidature le 25 avril, évitant jusqu’ici la confrontation avec les autres candidats. Et à 76 ans, beaucoup s’interrogent sur sa capacité à tenir la distance d’une longue course qui doit s’achever en novembre 2020.

– « J’ai un projet » –

Donné à 32% en moyenne dans les sondages nationaux, il fera face jeudi soir à Bernie Sanders (17%), le candidat qui avait inquiété Hillary Clinton en 2016 et se revendique « socialiste ».

Complèteront ce groupe de favoris la sénatrice noire de Californie Kamala Harris et le jeune maire de South Bend (Indiana) Pete Buttigieg, premier candidat de poids dans une élection présidentielle à se déclarer homosexuel.

Mercredi soir, Elizabeth Warren, égérie de la gauche du parti, a conforté sa place dans un quintet de tête des primaires démocrates.

Pourfendeuse de Wall Street âgée de 70 ans, c’est armée d’un programme déjà très étoffé qu’Elizabeth Warren a grimpé à la troisième place des sondages (à environ 13%) pour l’investiture démocrate.

Ses propositions détaillées sur un vaste éventail de sujets sont même devenues objet de plaisanterie, sa phrase préférée en meeting –« j’ai un projet pour cela »– étant devenue un classique de ce début de campagne.

Réponses courtes mais bien construites, elle a dénoncé mercredi « une économie qui marche parfaitement pour ceux qui ont de l’argent mais pas pour les autres ».

Ces premiers débats télévisés sont aussi pour les « petits candidats » l’occasion de se faire connaître du grand public.

Dans cette ville de Miami où sept habitants sur dix sont hispaniques, Julian Castro n’a pas raté ce rendez-vous.

Ancien maire de la ville texane de San Antonio et ancien ministre du logement de Barack Obama, il a créé la sensation lors des échanges sur l’immigration, jouant à fond sur ses origines mexicaines et sur sa connaissance du dossier.

« Je crois que les gens me regardent d’une façon différente aujourd’hui », s’est-il félicité jeudi matin. « Je crois que beaucoup ont été surpris ».

– Vote hispanique –

Julian Castro, 44 ans, s’est habilement saisi de la polémique sur la gestion par Donald Trump de la crise migratoire à la frontière avec le Mexique qui a pris une grande importance dans le débat, quelques heures après la publication d’une photo choc d’un père et de sa fillette noyés dans le fleuve Rio Grande.

Cette image « est déchirante », s’est-il indigné. « Si j’étais président aujourd’hui, je signerais un décret pour annuler la politique de tolérance zéro de Trump », a-t-il lancé.

Signe de l’importance du vote hispanique, plusieurs candidats ont prononcé quelques phrases en espagnol au cours de ce premier débat.

Proche des 0% dans les sondages, le maire de New York Bill de Blasio, réputé terne et impopulaire, a été l’autre surprise de ce premier acte. Il s’est montré incisif, n’a pas hésité à interrompre un de ses rivaux et a lancé plusieurs tirades passionnées, en affirmant vouloir replacer « les travailleurs au premier plan ».

Alors qu’il volait vers le Japon pour un sommet du G20, Donald Trump a affiché à plusieurs reprises son dédain pour ses rivaux potentiels, ironisant d’un tweet pendant le débat: « Ennuyeux! »

« Les démocrates ont proposé une prise d’assaut de la société, par un gouvernement radical, qui démolirait le rêve américain », a réagi son équipe de campagne en clôture du débat.

A huit mois des premiers votes de la primaire démocrate, il est encore trop tôt pour esquisser un réel pronostic, souligne Kyle Kondik, politologue à l’université de Virginie. Et « la première soirée risque d’être oubliée dès que les grands noms arriveront » jeudi soir.

C’est l’Iowa qui, en février 2020, sera le premier Etat à se prononcer dans ces primaires démocrates.

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