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Jour férié au Venezuela à nouveau touché par une panne d’électricité massive

Le Venezuela se retrouvait une nouvelle fois paralysé mardi par une coupure d'électricité massive qui a forcé le gouvernement à…

Le Venezuela se retrouvait une nouvelle fois paralysé mardi par une coupure d’électricité massive qui a forcé le gouvernement à déclarer la journée fériée pour 24H.

Alors que le pays se remettait à peine de la mégapanne électrique du 7 au 14 mars, il était à nouveau à l’arrêt depuis lundi après-midi.

A Caracas et dans de nombreuses villes du pays, les rues étaient en grande partie vides et les magasins fermés. Dans la capitale, de très rares bus circulaient et les stations de métro sont fermées, a constaté l’AFP.

La panne est survenue lundi à 13H20 (17H20 GMT) à Caracas, mégalopole de cinq millions d’habitants soudainement privés d’eau, de transports publics, de téléphones et d’internet, et de terminaux bancaires, vitaux dans un pays où l’argent liquide est rare en raison de l’hyperinflation.

Elle touchait mardi 21 des 23 Etats du pays, selon des utilisateurs des réseaux sociaux faisant état de la situation chez eux. Selon NetBlocks, une organisation qui surveille le réseau internet, la panne a un « impact sévère » sur le réseau de télécommunication dans 18 des 23 Etats.

Le gouvernement, qui n’a pas communiqué sur l’impact de la panne, « a décidé la suspension pour 24H de la journée de travail et de classes dans tous le pays », a annoncé mardi le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, cité par le service de presse de la présidence.

En fin de journée lundi, l’électricité est revenue dans certains quartiers de la capitale, avant d’être de nouveau coupée en soirée, attestant de la grande fragilité du réseau et suscitant colère et frustration des habitants sur les réseaux sociaux.

D’autres ironisaient sur la version du gouvernement qui a dénoncé une « attaque » contre la principale centrale du pays.

– « Menteurs et corrompus » –

Les pannes d’électricité sont fréquentes ces dernières années dans le pays pétrolier, jadis le plus prospère d’Amérique du Sud, et le gouvernement les attribuent systématiquement à des sabotages de la part de l’opposition ou des attaques extérieures.

Le ministre de la Communication a dénoncé une « attaque contre le système de production et de distribution d’électricité » de la centrale de Guri, dans le sud du pays, qui fournit environ 80% de l’électricité du Venezuela (30 millions d’habitants).

« Nous vaincrons cette guerre électrique avec l’immense force que nous avons accumulée comme peuple dans notre lutte contre les grossiers empires et leurs laquais locaux », a-t-il répété mardi.

Le chef de file de l’opposition et président du Parlement, Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, a assuré pour sa part que cette nouvelle panne était due à une « surcharge de certains transformateurs » du réseau.

« Comment peuvent-ils continuer à répéter ces excuses de la +guerre électrique+ et du sabotage ? Ce sont des menteurs et des corrompus », a-t-il dénoncé sur Twitter.

« C’est rude, tout cesse de fonctionner. Les jours de panne, on ne fait rien. Il n’y a pas d’internet, pas d’accès à l’argent », se plaint Yendresca Muñoz, analyste bancaire de 34 ans.

–  » C’en est trop » –

Cette panne est un nouveau coup dur pour l’économie vénézuélienne, en crise profonde. Selon des estimations du Parlement, contrôlé par l’opposition, et des organisations professionnelles, la gigantesque coupure de début mars lui a fait perdre des millions de dollars.

La panne généralisée avait entraîné la suspension des communications, des transports publics, de la distribution de l’eau et du carburant ainsi que des approvisionnements en nourriture. Elle avait également créé une situation chaotique dans les établissements de soins, seule la moitié des hôpitaux du pays étant équipés de générateurs. Les écoles et les administrations étaient restées fermées pendant sept jours.

« C’en est trop (…) Les viandes, les poulets, toute la nourriture est perdue », se désole Leo, 19 ans, employé dans un restaurant de l’est de Caracas qui a dû être fermé intempestivement lundi après-midi. Des milliers de personnes sont rentrées à pied chez elles, les rares bus disponibles étant pris d’assaut.

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro avait promis une « transformation profonde » des entreprises du secteur, désormais surveillées par des militaires. Il avait également annoncé une restructuration de son gouvernement, qui n’est toujours pas intervenue.

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