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Kazakhstan: le parti au pouvoir désigne son candidat à la présidentielle

Le parti au pouvoir au Kazakhstan se réunit mardi pour désigner son candidat à l'élection présidentielle anticipée de juin, après…

Le parti au pouvoir au Kazakhstan se réunit mardi pour désigner son candidat à l’élection présidentielle anticipée de juin, après la démission surprise fin mars de celui qui a dirigé pendant trois décennies ce pays d’Asie centrale, Noursoultan Nazarbaïev.

M. Nazarbaïev, qui a pris les rennes du Kazakhstan en 1989 quand ce territoire était une république soviétique, a créé la surprise en annonçant le 19 mars son départ, laissant la présidence par intérim à Kassym-Jomart Tokaïev, jusqu’alors à la tête du Sénat.

Diplomate chevronné, M. Tokaïev, 65 ans, a rapidement convoqué une élection présidentielle anticipée pour le 9 juin, alors que celle-ci n’était jusqu’ici prévue qu’en avril 2020.

Cet homme politique loyal à M. Nazarbaïev est considéré comme le favori du scrutin par plusieurs analystes qui ne doutent guère que sa candidature à la présidentielle soit proposée mardi par le parti au pouvoir Nour-Otan.

La première décision de M. Tokaïev en tant que président a été de prorposer de rebaptiser la capitale futuriste du pays, Astana, du prénom de son prédecesseur, devenant « Nur-Sultan ».

Il a indiqué vouloir poursuivre la ligne politique de M. Nazarbaïev et s’est rendu en Russie début avril pour son premier déplacement à l’étranger. Il a assuré le président Vladimir Poutine de son intention de renforcer encore « l’amitié » entre les deux pays.

« Père de la Nation » kazakhe, selon son titre officiel, Noursoultan Nazarbaïev continuera malgré sa démission d’occuper des fonctions clés dans ce pays riche en hydrocarbures, telles que la présidence du parti au pouvoir et celle du Conseil de sécurité.

– Signes de contestation –

Arrivé au pouvoir à la fin de l’époque soviétique en 1989 comme premier secrétaire du Parti communiste, il a conservé le pouvoir après l’indépendance du Kazakhstan en 1991, puis a été réélu à quatre reprises avec une majorité écrasante lors d’élections jamais reconnues comme libres par les observateurs internationaux.

Sa fille, Dariga Nazarbaïeva, 55 ans, a été nommée fin mars présidente du Sénat.

Kassym-Jomart Tokaïev commence toutefois également à se construire une image publique de dirigeant.

Il a ainsi accueilli dimanche au Kazakhstan le président sud-coréen Moon Jae-in, après avoir été lui-même reçu par Vladimir Poutine à Moscou plus tôt en avril.

Les voyages de M. Tokaïev à travers le pays bénéficient d’une large couverture médiatique, tandis qu’un populaire site d’information privé a récemment publié de « rares » photos de jeunesse du président par intérim.

La présidentielle anticipée est convoquée au moment où le Kazakhstan, sur lequel M. Nazarbaïev a exercé un contrôle total sur le pays, laissant peu de place à l’opposition, fait face à des signes de contestation.

Des dizaines de manifestants antigouvernementaux ont ainsi été arrêtés quelques jours après la démission de M. Nazarbaïev.

Plus récemment, deux protestataires, Assia Toulessova et Beïbarys Tolymbekov, ont été interpellés et condamnés à 15 jours de prison pour avoir brandi, lors d’un marathon dimanche, une pancarte antigouvernementale: « On ne peut pas fuir la vérité. J’ai le choix ».

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