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Kigali, la capitale du Rwanda a soif

Pour les personnes vivant dans les zones urbaines de Kigali, la capitale rwandaise, l'eau est un produit de base qui…

Pour les personnes vivant dans les zones urbaines de Kigali, la capitale rwandaise, l’eau est un produit de base qui fait peur parce que des résidents ne voient plus la moindre goutte depuis plusieurs jours.Ces pénuries ont tellement persisté au cours des derniers mois au point qu’elles sont devenues de plus en plus préoccupantes.

Bien que toutes les régions du pays ne soient pas touchées de la même manière, de nombreux habitants de Kigali estiment qu’ils ne disposent pas d’eau pendant une grande partie de la journée là où certaines zones sont plus affectées négativement.

Selon le dernier rapport sur la comptabilité du capital naturel (NCA), qui reflète un processus de calcul des stocks et des flux totaux de ressources naturelles et de services au Rwanda, seulement 37% des résidents locaux ont de l’eau dans leurs maisons à Kigali, alors que 36% des ménages utilisent les bornes fontaines publiques.

Avec une capacité disponible pour fournir seulement 53% de l’eau disponible dans le pays, les experts affirment que le Rwanda est confronté à un déficit annuel en eau de plusieurs milliards de mètres cubes, une situation sans précédent dans ce pays des Grands lacs.

Même si les statistiques officielles indiquent que l’accès à des sources d’eau potable améliorées est passé de 74% en 2010 à 85% en 2014, la Société publique des eaux et de l’assainissement (WASAC) affirme que les fuites d’eau actuellement stockées sous terre n’ont pas encore été extraites pour la consommation.

« Les ménages ont accès à une source d’eau potable améliorée plus rapidement qu’auparavant, mais cela reste un défi pour les zones urbaines, comme dans la ville de Kigali, où de nombreuses personnes dépendent encore des installations de traitement pour la consommation et d’autres activités d’assainissement », a déclaré le docteur Omar Munyaneza, chercheur du Collège de science et technologie (CST) de l’Université du Rwanda qui a mené l’étude.

Selon des informations publiées par la Société rwandaise des eaux et de l’assainissement (WASAC), les résidents de Kigali ont actuellement besoin de 143.668 mètres cubes d’eau par jour, alors que la capitale du pays ne disposait jusqu’à présent que de 95.000 mètres cubes.

Les sources protégées et les canalisations d’alimentation publiques constituent parfois des sources importantes d’approvisionnement en eau dans le pays, mais les chercheurs soutiennent que des innovations dans ce domaine sont essentielles, puisque l’eau devient de plus en plus rare, en particulier dans les zones urbaines comme Kigali.

Par ailleurs, le gouvernement rwandais et ses partenaires ont annoncé cette année la création d’un fonds de 300 millions de dollars destiné à remédier aux pénuries d’eau pour une période de trois ans.

En dépit de tous ces efforts notables, les trois stations de traitement d’eau ont une capacité limitée d’environ 120.000 mètres cubes par jour pour les habitants de Kigali, alors que la demande est actuellement de 130.000 mètres cubes par jour.

Selon Methode Rutagungira, un responsable de la WASAC, d’autres efforts sont également en cours pour la construction de nouvelles stations de traitement de l’eau, afin de remédier aux pénuries d’eau à long terme, en particulier dans la capitale.

« Nous sommes en train d’accélérer plusieurs projets communs avec nos partenaires et avec le secteur privé afin de réaliser cette mission », a confié Rutagungira à APA dans une interview exclusive.

Les résultats de la cinquième enquête intégrée sur les conditions de vie des ménages menée en 2014 notent que moins de 2% de la population rurale du Rwanda ont accès à l’eau à domicile.

Seuls 60,5% des ménages urbains ont accès à une source d’eau améliorée à moins de 200 mètres de distance, a-t-il ajouté.

« Avec l’exode rural actuel et la croissance rapide des zones urbaines, notamment à Kigali, la demande en eau augmente, tandis que l’offre en eau reste constante », ont conclu des experts.

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