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La Commission des droits de l’homme recense les dysfonctionnements de la présidentielle camerounaise

La Commission nationale des droits de l'homme et des libertés (CNDHL) du Cameroun a recensé, dans un rapport parcouru lundi…

La Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL) du Cameroun a recensé, dans un rapport parcouru lundi à APA, «des points négatifs» avant, pendant et après l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.Entre autres, cet organe public, qui a déployé 180 observateurs à travers l’étendue du territoire, regrette «l’emphase mise sur la présentation du bilan du dernier septennat du candidat du parti au pouvoir dans les médias publics et les divers reportages sur les activités des équipes de campagne déployées sur l’ensemble du territoire», se soldant par «un taux déséquilibré d’occupation des temps d’antenne dans lesdits médias», en faveur du candidat Paul Biya.

Le document, en dehors des votes organisés dans des casernes militaires, a noté des consignes de vote données le jour du scrutin aux électeurs par certains chefs traditionnels ou par certaines élites notamment dans les zones rurales, des dignitaires se recrutant dans les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir).

La CNDHL mentionne, au mépris des dispositions légales et règlementaires, le regroupement de certains bureaux en plein air, souvent juxtaposés et autour aux chefferies traditionnelles, le prolongement de la campagne par certains partis politiques devant les bureaux de vote, la distribution des gadgets et le maintien ostentatoire des affiches de certains partis à proximité de certains bureaux de vote le jour du scrutin.

Ses observateurs ont également mentionné le fait que des élites locales patrouillaient dans des bureaux de vote, «ce qui s’apparentait à une forme d’intimidation des électeurs et des responsables des bureaux de vote», l’absence de dispositifs de sécurité autour de certains sites, le faible engouement à la participation électorale, des anomalies dans le fichier d’enrôlement avec une «disparité des chiffres», ou encore la manipulation des populations à travers les réseaux sociaux.

D’une manière générale, et sans remettre en cause la victoire du président sortant, Paul Biya, concrétisée par 71,28% des suffrages valablement exprimés pour un taux de participation de 53,85%, la CNDHL souligne les nombreuses anomalies constatées sur les listes électorales, lesquelles auront empêché nombre d’électeurs d’exercer leur droit de vote, la faible participation des électeurs à la présidentielle au regard du nombre d’électeurs inscrits et du nombre de votants.

La Commission déplore également la non maîtrise des opérations de vote et les dispositions qui les régissent, par les membres des commissions locales de vote, l’absence d’espaces réservés par les collectivités territoriales pour l’apposition des affiches de campagne, ce qui a occasionné un affichage désordonné.

Avant de formuler une série de recommandations, elle fait également état de l’inégalité observée entre les candidats sur certains points du processus électoral, ainsi que la manipulation des populations sur les réseaux sociaux à travers la propagation de fausses nouvelles liées à l’élection.

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