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La Côte d’Ivoire veut relancer l’industrie du textile et de l’habillement

La Côte d'Ivoire, troisième producteur africain de coton, qui envisage de relancer l'industrie du textile et de l'habillement, veut réunir…

La Côte d’Ivoire, troisième producteur africain de coton, qui envisage de relancer l’industrie du textile et de l’habillement, veut réunir tous les acteurs de la filière afin de créer une chaîne de production compétitive.Dans cet élan, le Conseil coton-anacarde, a organisé mardi à Grand-Bassam, à 40 Km à au Sud-Est d’Abidjan un atelier sur la définition de la stratégie de relance de l’industrie du textile et de l’habillement en Côte d’Ivoire.

Fortement affectées par les effets de la libération de la filière coton en 2000 puis par la décennie de crise militaro-politique de 2002 à 2011, les unités de transformation, pour la plupart, dans le pays sont à l’arrêt ou tournent au ralenti.

Le directeur général du Conseil coton-anacarde, Adama Coulibaly, a déclaré que sa structure veut faire de la filière cotonnière l’un des fleurons de l’agro-industrie ivoirienne afin que la Côte d’Ivoire se dote d’industries de deuxième et de troisième transformation du coton.

Les unités « FTG, COTIVO, UTEXI », dotées d’une capacité d’environ 25 000 tonnes de coton fibre, traitent jusqu’à 20% de la production totale de coton fibre du pays, permettant d’approvisionner en fil de bonneterie et en écrus les unités spécialisées dans la production d’imprimés tels Uniwax, Texicodi et Ivtex.

Le gouvernement a adopté une politique industrielle depuis 2012 qui consacre l’agro-industrie comme le fer de lance du développement industriel, et la relance de la filière textile avec la réhabilitation et la restructuration de l’existant, la promotion de l’investissement et la création d’une zone franche. 

Cela a boosté les activités de la filière coton. Ainsi, par rapport à la campagne 2017-2018, la campagne 2018-2019 a enregistré une hausse du nombre de producteurs de coton qui est passé de 88 407 à 103 336, soit une augmentation de 17%.

Quant à la surface semée, elle est passée de 327 201 hectares (ha) à 392 364 ha, soit une hausse de 24%. L’évolution des paramètres a par ailleurs entraîné une hausse de coton graine qui est passé de 13 205 tonnes à 468 983 tonnes, soit une hausse de 13%.

Cette hausse de la production a permis à la Côte d’Ivoire de passer du 4è au 3è rang des pays Africains producteurs de coton après le Bénin et le Mali. Des performances résultant de la réhabilitation de sociétés cotonnières, des usines d’égrainage, de l’encadrement des producteurs et la relance de recherche cotonnière. 

Ouvrant les travaux de l’atelier qui a regroupé des industriels, des stylistes et modélistes, des producteurs de coton, N’Guettia Yao, représentant du ministre de l’Agriculture et du développement rural, a indiqué que l’Etat veut définir des stratégies avec les acteurs de la filière pour la relance du textile et de l’habillement.

Le secteur du textile du pays est caractérisé par une industrie en sous activité et peu compétitive avec une obsolescence du matériel de production, des coûts de production élevés et des faibles rendements de production avec l’abandon de plusieurs usines.

Il est notamment miné par les importations frauduleuses de tissus, d’écrus, des imprimés et de friperies. Pour M. Nguettia, « il est donc urgent de pallier ces insuffisances pour construire une filière cotonnière de deuxième et de troisième transformation ». 

À travers la réhabilitation de la filière, l’Etat de Côte d’Ivoire veut favoriser la création d’emplois durables et des revenus substantiels au profit des acteurs de la filière coton, tout en imprimant sa volonté d’industrialiser la filière. 

Pour le styliste ivoirien Pathe’O, qui « ne croit pas à une aubaine » estime que cette action est « un début », toutefois il faut travailler de façon hardie pour relancer la filière coton. D’ailleurs, des réunions et des projets ont eu lieu mais n’ont jamais abouti.

Le prix du kilogramme de coton graine, en Côte d’Ivoire, pour la campagne 2019-2020 qui s’ouvre en novembre, est fixé à 300 Fcfa, soit une hausse de 13%, contre 265 Fcfa/Kg la campagne précédente, qui s’est déroulée en 2018-2019. 

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