InternationalAFP




La crise des « gilets jaunes » en dix dates

Occupations de ronds-points, violences, polémiques, mesures gouvernementales: voici dix dates marquantes de la crise des "gilets jaunes", qui a culminé…

Occupations de ronds-points, violences, polémiques, mesures gouvernementales: voici dix dates marquantes de la crise des « gilets jaunes », qui a culminé à l’hiver 2018-2019.

– 17 novembre 2018: ronds-points occupés –

Vêtues d’un gilet fluorescent, 282.000 personnes, selon les chiffres officiels contestés par les participants, occupent des ronds-points et bloquent des routes.

Le mouvement combat initialement la hausse des taxes sur les carburants, mais Emmanuel Macron et sa politique sociale et fiscale sont rapidement ciblés.

– 1er décembre: Arc de Triomphe vandalisé –

L’acte 3 du mouvement donne lieu à des violences. A Paris, l’Arc de Triomphe est tagué, ses salles d’exposition pillées et dégradées.

A Marseille une octogénaire, Zineb Redouane, est touchée par une grenade lacrymogène en marge d’une manifestation, alors qu’elle fermait ses volets, et décède le lendemain sur la table d’opération. Sa mort fera l’objet d’une enquête, toujours en cours.

– 10 décembre: mesures sociales –

Après l’annulation pour 2019 de la hausse de fiscalité sur les carburants, décidée le 5 décembre, Emmanuel Macron annonce 100 euros de plus par mois pour les salariés au Smic, des heures supplémentaires « sans impôts ni charges » et une nouvelle exemption de hausse de CSG pour certains retraités. Le tout est évalué à 10 milliards d’euros.

– 5 janvier 2019: ministère forcé –

Après trois samedis de baisse, la participation remonte pour l’acte 8. Des manifestants forcent avec un engin de chantier l’entrée du ministère de Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement.

L’exécutif annonce le 7 février une nouvelle loi « anticasseurs », initiée par LR. Elle sera promulguée le 11 avril, après un retoquage par le Conseil constitutionnel de l’article sur les interdictions administratives de manifester.

La polémique enfle face aux blessures causées par les lanceurs de balles de défense (LBD) et grenades de désencerclement utilisés par les forces de l’ordre. L’ONU demandera en mars à la France « une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force ».

– 15 janvier: grand débat national –

Dans l’espoir d’apaiser les esprits, M. Macron lance un grand débat national, y participant activement.

– 16 mars: Champs-Élysées saccagés –

L’acte 18 est marqué par une nouvelle flambée de violences à Paris, sur les Champs-Elysées notamment.

L’exécutif annonce une batterie de mesures: interdiction des manifestations dans les quartiers « les plus touchés » en cas de présence d' »ultras », limogeage du préfet de police de Paris, contraventions alourdies.

– 23 mars: charge à Nice –

A Nice lors de l’acte 19, Geneviève Legay, 73 ans, est grièvement blessée pendant une charge. Le procureur dément d’abord tout « contact » physique de la part des forces de l’ordre, propos repris par M. Macron. Puis le magistrat reconnaît qu’elle a été poussée par un policier. Il sera muté à Lyon quelques mois plus tard.

– 25 avril: annonces présidentielles –

Emmanuel Macron annonce vouloir réduire « significativement » l’impôt sur le revenu – une baisse de 5 milliards d’euros sera votée à l’automne dans le budget 2020 -, réindexer progressivement les retraites sur l’inflation, supprimer l’ENA. Selon le gouvernement, le coût total des mesures annoncées atteint désormais 17 milliards d’euros.

– 1er mai: défilés et polémique –

Gilets jaunes et militants syndicaux défilent ensemble pour la fête des travailleurs, dans une ambiance tendue à Paris en présence de « black blocs ».

Des dizaines de manifestants pénètrent dans l’hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner parle d' »attaque », alors que des vidéos appuient rapidement l’hypothèse de personnes tentant d’échapper aux gaz lacrymogènes. Après plus de 24 heures de polémique, M. Castaner regrette l’emploi de ce mot mais exclut de démissionner.

Deux listes « gilets jaunes » recueillent moins de 0,6% des suffrages aux élections européennes du 26 mai.

– 14 juillet: retour sur les Champs –

Pour la première fois depuis le 16 mars, des dizaines de manifestants – sans la chasuble fluo – retournent sur les Champs-Elysées où des incidents se produisent après le défilé militaire. Plusieurs figures des « gilets jaunes » sont interpellées.

En chute avec l’arrivée des beaux jours, la mobilisation a repris depuis la rentrée dans certaines villes, loin du pic de l’hiver 2018-2019.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne