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La grande enquête sur les liens entre Trump et les Russes

Le premier sommet bilatéral entre le président américain Donald Trump et son homologue Vladimir Poutine, lundi à Helsinki, se tiendra…

Le premier sommet bilatéral entre le président américain Donald Trump et son homologue Vladimir Poutine, lundi à Helsinki, se tiendra avec en arrière-fond une vaste enquête dénoncée comme infondée par les deux dirigeants.

Ces investigations tentaculaires, sur des faits étalés sur plusieurs années, sont menées depuis Washington par le procureur spécial Robert Mueller.

Cet ex-patron du FBI a lâché une bombe vendredi en inculpant douze agents du renseignement russe pour avoir piraté les ordinateurs du parti démocrate, lors de la campagne présidentielle remportée par le magnat des affaires républicain.

M. Trump s’est-il concerté avec Moscou pour influencer le résultat du scrutin, en diffusant des informations qui ont plombé la candidature d’Hillary Clinton ? C’est ce que tente de découvrir depuis 14 mois M. Mueller.

Pour l’instant le procureur spécial n’a apporté aucune preuve accablante d’une entente entre Moscou et l’équipe de campagne de Trump. Le président américain exige en conséquence la fin de la « chasse aux sorcières ». Le Kremlin nie de son côté toute ingérence.

Mais Robert Mueller est loin d’avoir fait chou blanc: il a prouvé des contacts suspects entre des responsables russes et des collaborateurs du candidat républicain. Voire des infractions graves, directement liées à l’élection, ou pas.

Voici les principales pistes d’enquête:

– La filière ukrainienne –

L’ex-chef de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a mené une campagne de lobbying en faveur du gouvernement de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch, soutenu par Moscou. Récemment écroué pour tentative de subornation de témoin, il doit comparaître cet été devant la justice pour blanchiment, fraude fiscale et bancaire et lobbying illégal.

Avec lui est poursuivi un de ses anciens proches collaborateurs, Konstantin Kilimnik, un Russe lié au renseignement russe.

– La connexion londonienne –

George Papadopoulos, un éphémère conseiller diplomatique de l’équipe de campagne de Trump, a tenté d’organiser un meeting entre le candidat républicain et le président Poutine.

Il avait aussi appris dès avril 2016, lors d’une rencontre avec un correspondant à Londres, que la Russie possédait « de quoi salir » Hillary Clinton.

Il a plaidé coupable d’avoir menti aux enquêteurs du FBI sur ses contacts russes et coopère dans les investigations.

– Les soupçons du contre-espionnage –

Un autre ancien conseiller diplomatique de l’équipe de campagne de Donald Trump, Carter Page, a très tôt suscité les soupçons des services américains du contre-espionnage en raison de ses contacts répétés, durant plusieurs années, avec des Russes parfois membres ou liés au renseignement russe. M. Page a été désavoué en septembre 2016 par le camp Trump pour sa proximité trop visible avec Moscou.

– Le mystérieux rendez-vous à la tour Trump –

Donald Trump Junior et Jared Kushner, respectivement fils et gendre de Donald Trump, ont reçu le 9 juin 2016 dans la tour Trump à New York l’avocate russe Natalia Veselnitskaya, qu’ils pensaient être une émissaire du gouvernement russe capable de fournir des informations sur Hillary Clinton. Cette rencontre n’a rien donné, selon le clan Trump, mais elle continue à susciter beaucoup d’interrogations.

– L’ambassadeur russe à Washington –

Quel fut l’objet des multiples rencontres entre des collaborateurs de M. Trump et l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Sergueï Kisliak ? Cette question agite les enquêteurs de M. Mueller. L’ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain, Michael Flynn, a plaidé coupable d’avoir menti sur ses conversations avec l’ambassadeur Kisliak.

– Les trolls de Saint-Pétersbourg –

Le procureur Mueller a inculpé en février 13 Russes pour avoir animé à partir de mi-2016 une campagne sur les réseaux sociaux visant à favoriser M. Trump et à dénigrer Hillary Clinton.

Ces actions de propagande étaient dirigées par l’Agence de recherche sur l’internet (Internet Research Agency), basée à Saint-Pétersbourg et financée par Evgueni Prighozine, un proche de Vladimir Poutine.

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