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La grogne contre la campagne anti-Juncker d’Orban grandit en Allemagne

Angela Merkel et plusieurs responsables politiques allemands ont vivement critiqué jeudi la campagne de dénigrement du gouvernement du Premier ministre…

Angela Merkel et plusieurs responsables politiques allemands ont vivement critiqué jeudi la campagne de dénigrement du gouvernement du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban contre le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

« Je soutiens pleinement (M. Juncker), nous sommes solidaires et nous le dirons haut et fort lors de nos entretiens avec la Hongrie », a lancé à Berlin la chancelière allemande lors d’une conférence de presse commune avec le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré.

M. Juncker, membre du Parti populaire européen (PPE), le mouvement conservateur européen dont la formation de M. Orban Fidesz et le parti démocrate-chrétien CDU de Mme Merkel font aussi partie, est la cible d’une campagne de dénigrement menée en Hongrie à trois mois des européennes.

Le gouvernement Orban a dévoilé mardi le nouveau visuel d’une campagne destinée à être diffusée dans les médias hongrois sous le slogan: « Vous avez aussi le droit de savoir ce que Bruxelles prépare ».

Ce slogan est surplombé du visage de Jean-Claude Juncker, en arrière-plan duquel est représenté celui du milliardaire et philanthrope Georges Soros, bouc émissaire de M. Orban, des nationalistes et des adeptes des théories du complot.

M. Juncker, ancien chef du gouvernement luxembourgeois, a répliqué en estimant, comme il le fait depuis plusieurs mois, que M. Orban « n’a plus sa place au sein du PPE ».

Frank Engel, chef du parti chrétien-démocrate luxembourgeois, a fait de même : « Le Fidesz doit donc quitter le PPE (…) immédiatement ».

La cheffe de la CDU Annegret Kramp-Karrenbauer a elle aussi pointé jeudi des « reproches sans fondement » dans les colonnes du journal allemand Der Spiegel. Si une compréhension commune des objectifs du PPE devenait impossible dans le futur, « le format (de dialogue avec le parti de Viktor Orban, ndlr) n’aurait plus de sens et serait donc supprimé », a-t-elle ajouté.

L’Allemand Manfred Weber, investi en novembre chef de file du PPE pour le scrutin européen de mai, hésite à franchir le pas d’une exclusion du parti de M. Orban.

Il a fait part jeudi au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung de la « grande incompréhension » et de « l’irritation » suscitées par M. Orban au sein du PPE, considérant « certaines formulations comme inacceptables ».

Sans le parti Fidesz de M. Orban, le PPE perdrait 12 de ses 217 eurodéputés actuels. Cela pourrait s’avérer déterminant dans le nouveau Parlement, ramené à 705 élus avec le Brexit et où la majorité absolue est nécessaire pour élire le futur président de la Commission.

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