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La Macédoine du Nord aux urnes pour élire son président

Les Macédoniens du Nord retournent aux urnes par un dimanche pluvieux pour un deuxième tour indécis de l'élection présidentielle pouvant…

Les Macédoniens du Nord retournent aux urnes par un dimanche pluvieux pour un deuxième tour indécis de l’élection présidentielle pouvant déboucher sur un casse-tête politique pour la coalition de gauche au pouvoir dont le candidat affronte le représentant la droite nationaliste.

Le taux de participation sera tout aussi important que les résultats des candidats, Stevo Pendarovski, 56 ans, candidat du SDSM au pouvoir, et Gordana Siljanovska-Davkova, 63 ans, candidate de la droite nationaliste, qui sont coude à coude à l’issue du premier tour le mois dernier.

Une participation de 40% des 1,8 millions d’électeurs est nécessaire pour valider le scrutin et éviter le risque de plonger le pays, un des plus pauvres d’Europe, dans une nouvelle période d’incertitude politique.

Les bureaux de vote ferment à 19H00 (17H00 GMT) et les premiers résultats devraient être connus vers 20H00 GMT.

Le résultat très serré du premier tour, 42,85% pour M. Pendarovski, 42,24% pour Mme Siljanovska-Davkova, témoigne de la division entre les pro-occidentaux et les nationalistes.

Ils se sont affrontés récemment autour de la décision du pouvoir de rebaptiser le pays Macédoine du Nord afin de mettre un terme à un conflit avec la Grèce de près d’un quart de siècle autour du nom de l’ex-république yougoslave.

Le taux de participation historiquement faible au premier tour, tout juste au dessus du minimum requis de 40% pour valider le scrutin, semble indiquer un échec à animer la plupart des électeurs.

Le Premier ministre Zoran Zaev est néanmoins confiant que « les élections seront un succès ». Dans le cas contraire, il envisage de convoquer des élections législatives anticipées.

D’autres options sont à sa disposition: convoquer un nouveau scrutin, amender la Constitution pour écarter la condition du quorum ou encore accorder au Parlement le pouvoir d’élire un président.

Le poste est largement honorifique, mais le président, qui peut refuser de signer des lois adoptées, est en mesure de compliquer l’exercice du pouvoir.

Le président sortant, le nationaliste Gjorge Ivanov, adversaire résolu du changement de nom a usé de ce droit.

– Fatigue des électeurs –

Résultat d’une crise politique profonde, une dizaine d’élections ont été organisé dans ce petit pays au cours de la dernière décennie, une série de scrutins qui n’ont pas renforcé la confiance de l’électorat envers les politiciens.

Un taux de chômage élevé et des salaires bas ont largement contribué à renforcé la déception, notamment chez les jeunes.

« Les gens en ont assez de voter », estime Katarina Gjorgjioska, 23 ans, réceptionniste à Skopje, se référant aux nombreux scrutins au cours des précédentes années.

« Je croix que les gens sont déçus de la situation dans le pays. C’est pour cela que nombre d’entre eux veulent partir » de la Macédoine du Nord, dit-elle.

Le taux de participation sera dimanche « un défi » en raison de « la fatigue électorale et du manque d’enthousiasme », a estimé David Stephenson, un consultant politique basé à Skopje.

Toutefois le résultat serré du premier tour pourrait générer plus d’énergie pour le second, a-t-il estimé.

« Ce qui est important c’est d’élire un président dans un processus libre, honnête et démocratique », a-t-il estimé.

« Un échec serait porteur de risque d’une nouvelle période d’instabilité politique qui pourrait nuire aux aspirations européennes du pays et à l’économie », a-t-il ajouté.

L’accord historique avec la Grèce a permis d’obtenir l’engagement d’Athènes de cesser de bloquer les efforts de Skopje à rejoindre l’Union européenne et l’Otan, mais il reste un sujet de division et un des principaux sujets des débat entre les candidats à la présidence. M. Pendarovski y est favorable, Mme Siljanovska-Davkova s’y oppose.

– Le vote albanais –

La participation au scrutin de dimanche de la minorité albanaise, qui représente 20 à 25% des 2,1 millions d’habitants du pays, peut s’avérer décisive.

Leur candidat est arrivé troisième au premier tour avec 11% des voix. Blerim Reka, n’a publiquement soutenu aucun des deux candidats à la présidence.

Mais il a néanmoins appelé les Albanais à « voter pour l’agenda pro-occidental », un mot d’ordre perçu comme un soutien voilé à M. Pendarovski.

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