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La motoneige au Québec: une activité lucrative, une pratique risquée

La pratique de la motoneige entraîne une activité économique majeure dans les régions excentrées du Québec, mais elle est aussi…

La pratique de la motoneige entraîne une activité économique majeure dans les régions excentrées du Québec, mais elle est aussi parfois dangereuse, comme l’illustre l’excursion qui a viré au drame pour un groupe de touristes français, dont cinq étaient toujours portés disparus vendredi.

– Activité touristique –

Chaque hiver, des dizaines de milliers d’adeptes se donnent rendez-vous sur les 33.000 km de sentiers balisés qui sillonnent la province dans des décors de carte postale.

Selon la Fédération québécoise des clubs de motoneigistes (FQCM), environ 30.000 d’entre eux sont des touristes étrangers, dont bon nombre d’Américains et de Français.

Cette forme de tourisme d’aventure génère chaque année plus de trois milliards de dollars canadiens (2 mds EUR) de retombées économiques pour la province, et emploie plus de 14.000 personnes, selon la fédération.

« Il y a des régions au Québec, des villages, des commerces qui mettraient la clé sous la porte s’il n’y avait pas du tout de motoneigistes », souligne à l’AFP Marilou Perreault, porte-parole de la FQCM.

– Jusqu’à 140 km/h –

Toute personne âgée de 16 ans et plus peut conduire une motoneige au Québec. Les mineurs (moins de 18 ans) doivent toutefois obtenir un certificat gouvernemental attestant leurs aptitudes et leurs connaissances pour conduire un tel véhicule.

Il n’est même pas nécessaire de détenir un permis de conduire si le motoneigiste emprunte des sentiers qui ne croisent pas de routes publiques, selon Mme Perreault.

Ces lourdes motos équipées de skis peuvent rouler jusqu’à 140 km/h pour les modèles les plus puissants, même si la vitesse est officiellement limitée à 70 km/h ou moins, selon la signalisation.

– 20 à 25 morts par an –

Cette activité prisée fait de « 20 à 25 morts » en moyenne chaque année au Québec, indique Mme Perreault.

Les excès de vitesse, l’abus d’alcool et les imprudences sont les principales causes d’accidents mortels en motoneige, selon la fédération.

Et la moitié des accidents mortels se produisent hors sentiers, notamment sur des cours d’eau dont la glace est plus ou moins épaisse, selon les saisons. « C’est extrêmement dangereux et chaque année, on a malheureusement des noyades », déplore la porte-parole.

– Nouvelles mesures de sécurité –

Après le drame au lac Saint-Jean, le gouvernement du Québec a annoncé jeudi son intention de rendre obligatoire la formation des guides et des touristes conduisant des motoneiges.

En outre, les entreprises de tourisme de nature et d’aventure de la province devront désormais détenir une accréditation axée sur la qualité et la sécurité afin d’être admissibles aux programmes d’aide financière du ministère du Tourisme.

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