InternationalAFP




La nouvelle stratégie antimissile de Trump vise Téhéran et Pyongyang

Donald Trump a présenté jeudi sa nouvelle stratégie de défense antimissile, destinée à répondre aux menaces que représentent les nouveaux…

Donald Trump a présenté jeudi sa nouvelle stratégie de défense antimissile, destinée à répondre aux menaces que représentent les nouveaux armements de la Russie et de la Chine, mais aussi ceux de l’Iran ou de la Corée du Nord.

« En une période de menaces en évolution constante et rapide, nous devons nous assurer que nos capacités de défense sont uniques et sans égales dans le monde », a déclaré le président américain en annonçant au Pentagone cette nouvelle stratégie destinée à protéger les Etats-Unis et leurs alliés d’attaques balistiques.

« Les Etats-Unis vont maintenant ajuster leur posture pour se défendre contre tout tir de missile, y compris les missiles de croisière ou les missiles hypersoniques », a-t-il ajouté. « Nous détruirons tout missile lancé par un pays hostile, y compris un pays qui le lancerait par erreur, quelle que soit l’origine géographique de l’attaque. »

La nouvelle stratégie, qui remplace un document datant de 2010 focalisé sur les missiles intercontinentaux, prévoit désormais le développement d’armements pour parer la menace de missiles de croisière.

Moins sophistiqués, ces engins sont développés notamment par les deux pays que les Etats-Unis considèrent comme leurs pires ennemis, l’Iran et la Corée du Nord, et menacent les alliés de Washington, notamment l’Europe et le Japon.

Au lieu de tenter de détruire ces missiles en vol, Washington envisage de les frapper alors qu’ils sont encore en phase d’accélération, si Téhéran ou Pyongyang déclenchait les hostilités.

Un chasseur furtif F-35 équipé d’un nouveau type de missiles détruirait alors l’engin balistique nord-coréen ou iranien.

Une autre option est d’équiper des drones de lasers antimissiles qui seraient lancés sur les missiles ennemis dans leur phase d’accélération.

Quant aux nouveaux missiles hypersoniques développés par la Chine et la Russie, ils peuvent voler à plus de 5.000 km/h, donc quatre fois la vitesse du son, et manoeuvrables. Les Etats-Unis, qui ont tardé à développer ces engins quasiment impossibles à intercepter une fois lancés, sont à la traîne dans ce domaine.

– Des missiles dans l’espace –

Pour compenser leur retard, ils veulent positionner une partie de leur défense antimissile dans l’espace.

Des satellites seraient équipés de capteurs spéciaux qui leur permettraient de suivre la trajectoire d’un de ces missiles et d’alerter automatiquement le bouclier antimissile au sol. Une étude a été lancée et les premiers tests devraient être réalisés en 2012 ou 2022, selon des responsables militaires.

Les Etats-Unis envisagent aussi un nouveau système d’interception dans l’espace, avec un drone d’un nouveau type qui serait équipé de missiles et resterait en orbite en permanence pour détruire un missile hypersonique hostile à son apogée dans l’espace.

« Ces nouvelles technologies représentent de nouvelles menaces, et ces menaces sont plus difficiles à voir, plus difficiles à suivre et plus difficiles à combattre », a indiqué le ministre de la Défense par intérim Patrick Shanahan.

« A nos concurrents : nous voyons ce que vous faites et nous prenons des mesures », a-t-il ajouté.

M. Trump a dénoncé le programme de missiles développé par l’Iran mais il n’a pas mentionné la Corée du Nord, à la veille de nouvelles négociations avec le régime de Pyongyang sur son programme nucléaire.

Le document du Pentagone note cependant que la Corée du Nord « continue de représenter une menace extraordinaire et les Etats-Unis doivent rester vigilants » et que l’Iran possède « la plus importante force de missiles du Moyen-Orient ».

Les Etats-Unis et leurs alliés disposent de systèmes de défense antimissile, comme le système THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense), qui est conçu pour détruire les missiles balistiques de portées moyenne ou intermédiaire dans leur dernière phase d’approche en s’écrasant contre eux.

Washington dispose du système GMD (Ground-based Midcourse Defense) fort de 44 intercepteurs installé en Alaska et en Californie.

Le système repose sur des radars et d’autres capteurs répartis dans le monde entier et sur des satellites pour détecter les tirs de missiles ennemis. Puis un missile intercepteur détruit le missile cible dans l’espace.

La nouvelle stratégie de défense antimissile prévoit de porter le nombre de ces intercepteurs à 64 dès 2023.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne