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La politique à l’affiche des journaux camerounais

La politique, à la lumière de la présidentielle du 07 octobre prochain et de la crise anglophone, tient le haut…

La politique, à la lumière de la présidentielle du 07 octobre prochain et de la crise anglophone, tient le haut de l’affiche dans les journaux camerounais parus vendredi.Sortant exceptionnellement de l’ambiance générale, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune planche sur une actualité qui fait actuellement des gorges chaudes : l’affaissement né de la rupture de trois buses, depuis près d’une semaine, de la chaussée entre les métropoles économique et politique, Douala et Yaoundé respectivement.

A la faveur de la tenue, la veille, d’une session du Conseil de cabinet, l’instance de régulation de l’action gouvernementale placée sous l’égide du Premier ministre, le journal se fait l’écho d’une prescription du chef du gouvernement pour une action urgente, au moment où le ton monte chez les usagers et opérateurs économiques.

Dans la sphère politique, c’est le modèle ivoirien qui inspire Le Détective et Mutations, la première publication réservant sa principale manchette au cas Guillaume Soro, du nom du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire qui «joue la carte de la prudence» au moment où le chef de l’exécutif, Alassane Dramane Ouattara, annonce qu’il ne briguera pas un 3ème mandat à la tête du pays.

M. Soro, là où certains auraient couru ventre à terre se mettre sur les starting-blocks, étonne son monde en prenant le temps de peser ses chances dans la course à la magistrature suprême.

En matière d’appétit du pouvoir, par contre, Paul Biya du Cameroun est, selon Mutations, l’anti-Ouattara : alors que la Constitution l’autorise à être candidat au-delà de 2020, le chef de l’État ivoirien annonce clairement son intention de passer la main à une nouvelle génération cependant que son homologue camerounais, 35 ans aux affaires, entend rester en fonction jusqu’en 2025.

Las ! Alors que l’hebdomadaire Pile ou Face signale une opposition en lambeaux, gangrénée par les égoïsmes, Le Soir voit déjà un raz-de-marée en perspective pour le président sortant dans le plus grand vivier électoral du pays, les régions septentrionales où les élites et autres forces vives mobilisent, au grand dam du camp d’en face déjà gagné par la panique.

Et, parmi ces dignitaires du septentrion bien décidés à remettre leur champion en scelle, se retrouve le président de l’Assemblée nationale et 3ème personnalité du pays, Cavaye Yeguie Djibril dont Le Quotidien de l’Économie dresse un portrait au vitriol, marqué par de nombreux dérapages totalement indignes de son rang.

C’est que, répond en écho Le Journal de la Veuve, Cavaye, en poste depuis plus de 25 ans et qui sait ce qu’il doit à M. Biya, ne laissera jamais son Extrême-Nord natal, la région la plus peuplée du pays, basculer dans l’opposition.

Paul Biya a décidément le vent en poupe ! s’exclame l’hebdomadaire L’Action, le titre phare du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) : en dehors de ses soutiens connus, inconditionnels et habituels, il bénéficie, pour la prochaine présidentielle, du ralliement de 20 formations politiques réputées de l’opposition.

La preuve que le match semble joué d’avance, tout au moins dans la région cosmopolite du Littoral, est également apportée par Matila, qui fait état d’une accélération de la mobilisation militante pour une victoire sans bavures, alors que le même Paul Biya, depuis 35 ans, tarde à concrétiser toutes ses promesses et singulièrement celle d’assurer aux Camerounais un mieux-vivre et le plein épanouissement.

L’une des preuves de ce malaise national, que soulève Le Jour, est aujourd’hui apportée à travers la crise sécessionniste anglophone, qui ensanglante les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis bientôt trois ans et que le pouvoir n’a pas réussi à juguler.

Face à l’inertie, constate la publication, le cardinal Tumi et d’autres leaders religieux ont décidé de prendre leurs responsabilités en organisant, les 29 et 30 août prochains à Buea, une Conférence générale anglophone pour la promotion de la paix au Cameroun. Mais il n’est pas sûr que le régime de Yaoundé accepte cette main tendue, venant de pasteurs dont il se méfie depuis des lustres.

Quotidien à capitaux privés proche du pouvoir, InfoMatin y voit effectivement l’œuvre de «lobbies occultes» menée par un homme d’Église à la fois médiateur et partisan.

«Habitué des sorties tonitruantes contre Paul Biya et son régime, agitateur en diable, maître de l’invective et de basses attaques au profit de lobbies occultes, le projet du pasteur Tumi, par ces temps de tension pré-électorale, ne doit pas être dénué de toute arrière-pensée machiavélique.»

C’est pourtant, ose The Post, la dernière chance pour trouver une solution durable à la crise anglophone.

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