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La politique en vedette dans les journaux camerounais

La situation du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) après l'arrêt des poursuites judiciaires contre son leader, ses…

La situation du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) après l’arrêt des poursuites judiciaires contre son leader, ses alliés et militants, est scrutée par les journaux du pays parus mercredi, avec en appendice la visite du président Paul Biya en France.La photo, qui le représente saluant la foule, sur la banquette arrière d’un véhicule juste à sa sortie, samedi dernier, de la prison centrale de la capitale, Yaoundé, est surmontée du titre «Maurice Kamto : que fera-t-il de sa liberté ?» Sous cette manchette, le quotidien à capitaux privés Mutations entreprend de scruter l’avenir politique du président du MRC, désormais entre repositionnement et durcissement après avoir passé 9 mois en prison pour manifestation publique non autorisée.

En décrétant l’arrêt des poursuites en sa faveur mais aussi de ses alliés et une centaine de cadres et militants de son parti, le président de la République a théoriquement remis la balle au centre, à cinq mois des élections législatives et municipales. Pourtant, constate la publication, en dépit de l’acte de décrispation politique, le MRC semble déterminé à maintenir la pression, notamment pour ce qui est de la liberté de manifestation des forces politiques de l’opposition et de l’adoption d’un Code électoral consensuel.

En s’auto-déclarant «président élu», un jour après l’élection de 2018, le leader du MRC entamait une longue marche dans un tunnel qui allait le conduire tout droit en prison, rappelle Repères, estimant que «le [petit] tour qu’il vient de faire en prison, au-delà de participer à mieux l’enfoncer politiquement (il n’a certes pas été condamné mais s’est soumis à la décision de celui dont il contestait la légitimité de le faire sortir), l’a affaibli».

Toujours est-il, prolongent en chœur Émergence et Le Jour, que malgré la mesure d’arrêt des poursuites décidée vendredi dernier, plus de 150 militants de son parti restent sous le coup d’un procès judiciaire alors que 82 restent derrière les barreaux.

Si la libération de M. Kamto et des siens fait le bonheur des uns, Le Messager a à l’inverse découvert un phénomène pernicieux chez d’autres Camerounais : elle a réveillé, chez plusieurs citoyens, des sentiments ethno-tribaux, des communautés sociologiques exigeant, également, les événements tendant à démontrer qu’on peu être accusé de terrorisme et bénéficier de la clémence présidentielle, la libération de leurs élites emprisonnées notamment pour des faits de détournements de deniers publics.

Une odeur de gros sous s’affiche également en couverture de Le Quotidien de l’Économie au sujet de la visite de Paul Biya en France, où il participe à un sommet du Fonds mondiale pour le sida, la tuberculose et le paludisme. Le problème, explique le journal spécialisé, c’est que le Cameroun est suspendu de cette institution pour non versement de plusieurs milliards de francs, représentant sa contrepartie au financement des programmes d’assistance, au moment où plus de 280.000 patients sont en danger de mort à travers le pays.

Depuis 2003, récapitule Repères, le Cameroun a reçu un soutien permanent global de plus de 315,3 milliards FCfa du Fonds mondial à travers 19 subventions, le financement du plan stratégique national de lutte contre le sida 2018-2022 représentant par ailleurs, à lui seul, quelque 4,1 milliards FCfa à mobiliser.

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