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La presse camerounaise fait le bilan du Grand dialogue national

Alors que les lampions se sont éteints depuis cinq jours sur le Grand dialogue national (GDN) relatif à la crise…

Alors que les lampions se sont éteints depuis cinq jours sur le Grand dialogue national (GDN) relatif à la crise sécessionniste anglophone, les journaux camerounais parus mardi continuent d’en revisiter les retombées tout en questionnant le contexte.Quotidien à capitaux publics, Cameroon Tribune se fait l’écho du satisfecit quasi-général qu’affiche la communauté internationale au premier rang de laquelle les Nations Unies dont le secrétaire général, Antonio Guterres, salue l’organisation par le chef de l’État de cette rencontre et pour les mesures d’apaisement prises.

La moisson des 5 jours de travaux aura en effet été abondante, confirme Expression Économique, là où son confrère Le Messager dénonce une politisation à outrance des revendications de la communauté anglophone par le régime de Yaoundé.

Que sera alors le Cameroun après le GDN ? s’interroge Mutations. Pour le quotidien à capitaux privés, le pays n’a pas d’autre choix que celui de se défaire de ses vieux démons : on a compris que la félonie et la roublardise ne peuvent pas continuer d’être les leviers d’une gouvernance. «A l’ère où tous les pays s’inscrivent au championnat coriace du développement, où il n’y a plus d’un côté des dirigeants éclairés et de l’autre des peuples niais, il ne reste plus à tous et à chacun que l’option d’une gestion rigoureuse et responsable des ressources communes.»

En réussissant à faire tenir ce forum, analyse Tribune d’Afrique, le chef de l’État Paul Biya a dérouté les caciques de son régime va-t-en-guerre, eux qui affirmaient n’avoir aucun interlocuteur valable chez les sécessionnistes anglophones, s’opposaient à leur libération mais aussi à celle des prisonniers de la crise-post-présidentielle d’octobre 2018.

M. Biya est désormais seul face à l’histoire, tacle perfidement The Guardian Post, pour qui la tête du pays détient plus que jamais les clés de la paix en zones anglophones. D’ailleurs, confirme «l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire» Kalara, au-delà de ces actes de façade du GDN, plusieurs réformes issues de ces assises sont attendues par les citoyens sur le terrain de la justice, un secteur gangrené par la corruption et les règlements de comptes.

Sur le front de l’économie aussi, rétorque EcoMatin, le GDN a ouvert des pistes pour la relance, les recommandations des travaux ayant entrevu l’accélération de la mise en œuvre de la décentralisation, le financement et le développement de l’agriculture, le retour des investissements et la création de pôles technologiques dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Il convient tout de même de ne pas crier victoire trop tôt, relativise Mutations, rapportant que 3 jours après la clôture du GDN, les sécessionnistes continuent d’imposer leur diktat dans les régions anglophones où les «villes mortes» se sont poursuivies lundi : routes désertes, commerces et marchés fermés, les populations sont restées cantonnées dans leurs domiciles.

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