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La prise en charge du genre, une réalité à la fondation Mohammed VI

Longtemps confinées à la maison pour s'occuper des tâches ménagères, les femmes sont de plus en plus présentes au sein…

Longtemps confinées à la maison pour s’occuper des tâches ménagères, les femmes sont de plus en plus présentes au sein des instances de prise de décisions pour apporter leurs contributions à la bonne marche de la société et la Fondation Mohammed VI pour les Oulémas africains n’échappe à cette vague de changement car, comptant en son sein plusieurs Halimates venues d’un peu partout du continent.Parmi elles figure, Mme Mairama, épouse Doubla Avaly originaire du Cameroun. Vêtue d’un grand-boubou rouge assortie d’un foulard gris noué au coup. En cet après-midi de dimanche 04 novembre consacré à l’approbation des projets et activités pour l’année 2019 de la Fondation Mohammed VI pour les Oulémas africains, la cinquantenaire affiche bonne mine.

Lunettes bien ajustées, c’est toute souriante qu’elle a accepté de répondre à nos questions portant sur « La place de la femme au sein de la fondation Mohammed VI ». Et son constat est sans appel.

« C’est une aubaine pour nous les femmes d’être représentées au sein de cette fondation pour véritablement implémenter les activités qui concernent la femme. Et ce que je constate, c’est à chaque fois qu’il y a débat, la priorité est donnée aux femmes pour donner leurs points de vue et ils (les Oulémas) retiennent véritablement nos recommandations et suggestions », explique-t-elle.

Se disant « honorée » d’être membre de la fondation de sa Majesté, Mme Mairama, épouse Doubla Avaly, dit espérer voir le nombre de femmes augmenté dans les années à venir grâce notamment aux efforts entrepris par les hauts responsables de la fondation qui demandent aux sections locales de tous les pays d’intégrer davantage les femmes dans leur structure.

Pour Mme Owangal, épouse Lofohoro Laylat, membre de la section gabonaise de la fondation Mohammed VI, cette dernière « met en exergue la femme dans sa haute dimension comme l’a fait exactement l’Islam » parce que, d’après elle, la dernière religion monothéiste accorde une place de choix à la femme en veillant à sa protection et en la confiant le rôle d’éduquer les enfants.

Mme Awa Thiobiano venue du Burkina Faso trouve quant à elle que l’intégration des femmes au sein de la Fondation reste encore « insuffisante » car, informe-t-elle, il n’y a qu’une seule section parmi les trente-deux délégations présentes à Fez qui est dirigée par une femme.

Contrairement au constat qu’elle vient de dresser, la retraitée de l’administration burkinabé estime qu’il faut davantage intégrer les femmes surtout au niveau des sections locales de la fondation parce que, souligne-t-elle, « pour que ce genre de structure marche, il faut qu’on intègre les deux (hommes et femmes) et qu’on tienne compte du genre ».

Pas au bout de sa logique, elle ajoute, le visage serein, que les femmes, par leur capacité « de voir les choses en détail » apportent beaucoup de choses dans le fonctionnement des institutions.

Une présence appréciée par les Oulémas

Les dignitaires religieux que nous avons rencontrés au cours de notre balade ont un regard très positif sur l’approche genre adoptée par la fondation de sa Majesté, le roi Mohammed VI, estimant que « c’est une bonne chose » car les femmes ont, elles aussi, leur mot à dire sur les questions religieuses.

Selon le professeur Amadou Sanogo du Burkina Faso, les femmes constituent une force pour la fondation parce qu’il y a des questions spécifiques concernant les femmes, il faudrait qu’elles même se prononcent là-dessus car, signale-t-il, l’avis des hommes à ce niveau ne serait pas intéressant.

Et Ibrahim Boune du Gabon de renchérir que « c’est fondamental » pour la fondation Mohammed VI d’intégrer les femmes en son sein vu leur importance au sein des communautés, précisant que les Halimates apportent beaucoup d’initiatives qui contribuent au perfectionnement de cette jeune fondation.

Créée par un décret royal (dahir) le 25 juin 2015, la Fondation Mohammed VI des oulémas africains se démarque ainsi des autres associations islamiques « trop masculines » en mettant les femmes au centre de ses occupations. Elles ont été une centaine à effectuer le déplacement pour assister à la 2ème session ordinaire de l’Assemblée du Conseil Supérieur des Oulémas africains et ce nombre devrait grossir au fil du temps.

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