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La rareté des devises en zone Cemac est infondée et inexacte (Beac)

Le gouverneur de la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli a qualifié d'«infondées et totalement inexactes»…

Le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli a qualifié d’«infondées et totalement inexactes» les informations faisant état d’une rareté des devises au sein de la Communauté économique et monétaire sous-régionale (Cemac).S’inscrivant en faux contre une prétendue politique de rationnement, du rejet systématique et sans motif de l’institution, des demandes de transfert de fonds à l’étranger soumises par les banques, le gouverneur de la Beac affirme, dans un communiqué publié par le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune,  que la Banque centrale «dispose d’avoirs en devises permettant de couvrir largement les besoins des économies» sous-régionales, dont la stabilité externe «est confortable» avec un taux de couverture extérieure s’établissant à plus de 62%.

Au quotidien, écrit son gouverneur, la Beac met à la disposition des agents économiques, à travers les banques, les devises sollicitées dès lors que les dossiers soumis sont conformes aux exigences de la réglementation des changes, laquelle prescrit aux banques un délai de deux jours ouvrés pour l’exécution des ordres remis par la clientèle, sous réserve que toutes les conditions de conformité à la réglementation des changes et au dispositif de lutte anti-blanchiment soient réunies.

Se réservant le droit de mener toutes les actions nécessaires, en particulier l’application des sanctions prévues par la réglementation des changes en vigueur à l‘encontre des banques qui, par leur pratique, entraveraient la bonne réalisation des opérations internationales des agents économiques, Abbas Mahamat Tolli invite tous les agents économiques, dont les demandes de transfert seraient rejetées par les banques au motif de la rareté des devises, d’en informer ses services nationaux compétents.

Cette mise au point intervient après une vigoureuse interpellation du président de l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace), Célestin Tawamba qui, en février dernier, attirait l’attention de tous sur l’inquiétude des chefs d’entreprises face à l’épineux problème de pénurie des devises, qui «met à mal la crédibilité des entreprises auprès des fournisseurs».

Pour lui, ce phénomène dégrade les risque-pays de la sous-région, tend à détourner les institutions en assureurs-crédit des entreprises, expose celles-ci à des risques réels importants au regard de la protection de leurs actifs du fait de la non-effectivité du paiement des primes dues aux compagnies de réassurance internationales.

Également président du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), M. Tawamba avait alors estimé que cette situation n’était pas de bon augure quant à la réforme structurelle portant sur l’amélioration du climat des affaires et la compétitivité des entreprises, et amène à la conclusion que la Cemac «est une zone économique malade, sous perfusion du FMI (Fonds monétaire international)».

Cette pénurie, avait-il insisté, «est une piqûre de rappel quant à la nécessité de revisiter le modèle économique de notre sous-région, qui est précisément à l’origine de l’effondrement des réserves de changes».

Pour en sortir, il avait recommandé «l’examen en urgence de la question des devises» avec des mesures établissant des priorités dans le choix des opérations faisant l’objet d’ordres de transfert.

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