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La répression contre les manifestants du MRC toujours à la Une au Cameroun

Aux arrêts depuis lundi au même titre que certains responsables et militants de son parti, mis en cause pour «insurrection…

Aux arrêts depuis lundi au même titre que certains responsables et militants de son parti, mis en cause pour «insurrection et destruction de biens» à la suite des marches illégales organisées le 26 janvier, le sort du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et des siens continue de nourrir la controverse dans les colonnes des journaux camerounais parus mercredi.Jusque-là détenus au secret, Mutations est allé «sur les traces de Kamto» et des siens à la police judiciaire à Yaoundé, la capitale, où le moins que l’on puisse en dire est que le traitement qui leur est réservé n’est pas des plus avantageux.

Même les avocats sont empêchés de les rencontrer, s’indigne The Guardian Post, faisant par ailleurs état de moult persécutions subies par les opposants dans les cellules.

La nuit des longs couteaux s’est levée au Cameroun, s’émeut carrément Le Jour, affirmant que le régime Biya s’est résolu à décapiter le MRC en arrêtant plusieurs de ses cadres importants, désormais en détention dont des blessés par balles de la police, lors de la marche de samedi à Douala, la métropole économique et qui ont été tirés de leur lit d’hôpital par les forces de l’ordre.

Cette formation politique risque rien moins que la dissolution par le gouvernement, annonce Expression Économique, au regard de la gravité des actes de vandalisme imputés à des protestataires se réclamant d’elle dans les ambassades du Cameroun en Allemagne et en France.

Et ce n’est pas tout, lance Essingan : «Marches illégales et saccage des ambassades : Maurice Kamto et Cie risquent 15 ans de prison».

Ils vont bientôt recouvrer la liberté, tempère pour sa part InfoMatin, généralement bien introduit dans le sérail et qui explique cette mesure «va dans le sens de la recherche de l’apaisement, dans laquelle le Cameroun s’est inscrit et qui constitue son mode opératoire en matière de gestion des conflits.

«Mais, au-delà de cette quête d’apaisement, il se dit que les arguments de défense de Maurice Kamto et compagnie, face aux fins limiers de la police judiciaire, ont fortement contribué à innocenter les mis en cause. Le leader du MRC et ses partisans, tout en reconnaissant avoir ordonné les marches du 26 janvier, soutiennent n’avoir jamais été impliqués, ni de près, ni de loin, au saccage des ambassades du Cameroun à l’étranger.»

Le bihebdomadaire Repères, sous le titre «Force reste à la loi», n’est pas de cet avis qui pense que M. Kamto pourrait difficilement nier sa responsabilité dans les événements de samedi : à tout le moins, ses marches blanches ont servi de prétexte à tout ce que l’on déplore aujourd’hui, rétorque.

En juriste de haut vol, appuie la publication, Maurice Kamto sait, mieux que quiconque, que dura lex, sed lex, en d’autres termes, la loi est dure, mais c’est la loi, surtout que c’est son propre cabinet, Brain Brust, qui a hérité du marché de réforme du Code pénal qui devrait faire office de bréviaire pour le mettre face à ses responsabilités.

S’agissant des exactions commises dans les représentations diplomatiques du Cameroun à Paris et Berlin, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune se fait le relais de la «vive protestation du gouvernement», qui la veille l’a exprimé avec «un non ferme, une colère non dissimulée» aux chefs de missions diplomatiques d’Allemagne et de France.

«Paul Billa épingle la France et l’Allemagne», renchérit Émergence, qui se penche davantage sur les humiliations que subissent actuellement les cadres, militants et alliés du MRC dans les commissariats où ils sont détenus.

C’est que, constate La Nouvelle Expression, le pouvoir est pris dans un véritable tourbillon, se livrant «à un numéro d’illusionnisme», multipliant les mesures de rétorsion contre les responsables et sympathisants de la formation, interdisant l’accès aux détenus à leurs familles et avocats, interpellant des journalistes dans l’exercice de leur métier au moment même où les organisations de défense des droits de l’homme exigent la libération des manifestants.

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