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La rougeole, maladie infectieuse en recrudescence en France

La rougeole, qui a fait un deuxième mort depuis le début de l'année, est une maladie infectieuse en forte recrudescence…

La rougeole, qui a fait un deuxième mort depuis le début de l’année, est une maladie infectieuse en forte recrudescence dans l’Hexagone depuis fin 2017 et touchant majoritairement des gens non ou mal vaccinés.

Cinq choses à savoir sur cette maladie caractérisée par l’éruption de taches rouges sur la peau et qui, avant l’arrivée des vaccins dans les années 1970, était une redoutable tueuse d’enfants (7 à 8 millions de morts estimés par an dans le monde).

– Maladie extrêmement contagieuse –

La rougeole est causée par un virus qui se transmet très facilement par contact direct ou à travers l’air. On estime qu’un malade peut contaminer 15 à 20 personnes.

Après une phase d’incubation silencieuse, la maladie se caractérise par une forte fièvre, le nez qui coule, de la toux, des yeux larmoyants… Dans un deuxième temps, apparaissent des taches rouges qui donnent son nom à la maladie.

– Complications potentiellement graves –

La rougeole est dangereuse par les complications qu’elle peut entraîner. La plupart des décès sont dus à des surinfections pulmonaires sévères de type pneumonie.

Les autres complications possibles sont: l’atteinte du système nerveux (encéphalites) qui peut provoquer des séquelles graves voire être mortelle, l’atteinte des yeux (conjonctivite, kératite) qui peut aller jusqu’à la cécité, l’inflammation des oreilles (otites) ou une déshydratation liée à une diarrhée sévère.

Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique et la prise en charge du malade s’attache à soigner les complications.

– Vaccination préventive –

Le seul moyen efficace pour se prémunir contre la rougeole est la vaccination préventive. Ce vaccin existe depuis 1968. En France, il a été inscrit au calendrier vaccinal en 1983.

Il est généralement disponible sous la forme du vaccin combiné ROR qui protège également contre les oreillons et la rubéole.

Alors qu’il était auparavant fortement recommandé mais non obligatoire, le vaccin ROR est devenu obligatoire pour tout enfant né après le 1er janvier 2018, avec une dose à 12 mois et une seconde entre 16 et 18 mois.

– Trop faible couverture vaccinale –

La couverture vaccinale désigne la proportion de personnes qui, dans la population générale, sont efficacement vaccinées contre une maladie. Plus ce taux est élevé plus il est difficile pour une infection de se propager.

Pour la rougeole, la couverture en France est de 79%. Il faudrait un taux de 95% pour que la protection collective contre ce virus très contagieux soit vraiment efficace.

Les études montrent que les personnes nées dans les années 80 sont trop faiblement immunisées contre la rougeole: c’était une époque où la vaccination se mettait progressivement en place et où le virus circulait moins. Du coup, beaucoup parmi cette génération n’ont jamais développé d’anticorps contre la maladie.

– Crainte d’une nouvelle épidémie –

Après avoir diminué entre 2012 et 2016, le nombre de cas de rougeole en France est reparti à la hausse en novembre 2017, faisant craindre une épidémie comme celles observées en Europe en 2017 et en France de 2008 à 2012.

Au 24 juin 2018, 2.567 cas étaient déclarés depuis le 6 novembre, selon les autorités sanitaires françaises, dont 22% ont donné lieu à une hospitalisation.

84 départements ont déclaré au moins 1 cas, les plus touchés étant la Gironde (24% d’entre eux), la Vienne (8%) et le Gard (6%).

Les enfants de moins de 1 an sont les plus concernés par la maladie, mais la dernière victime connue était âgée de 26 ans, immunodéprimée et probablement contaminée par un proche non vacciné.

Dans le monde, le nombre des décès dus à la rougeole a fortement diminué depuis le début des années 2000 grâce aux campagnes de vaccinations: le bilan OMS pour 2016 faisait état de 90.000 morts contre 550.000 en 2000.

Sources: Santé publique France, Organisation mondiale de la santé (OMS), revues scientifiques dont The Lancet, AFP.

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