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La tuerie de Ngarbuh en couverture des journaux camerounais

La publication, la veille par le gouvernement, d'un rapport incriminant l'armée dans une tuerie de civils dans la localité de…

La publication, la veille par le gouvernement, d’un rapport incriminant l’armée dans une tuerie de civils dans la localité de Ngarbuh (Nord-Ouest) retient l’attention des journaux camerounais parus mercredi.«Les conclusions du gouvernement impliquent de hauts responsables militaires !» note The Guardian Post, indiquant que Paul Biya exige un châtiment sévère contre les auteurs, qu’ils appartiennent à l’armée ou aux comités de vigilance. «Ngarbuh : l’enquête qui accable les militaires», titre L’Essentiel qui évoque une tragique bavure ayant, entre autres, conduit à la mort de 3 femmes et 10 enfants.

«Tueries de Ngarbuh : le pouvoir plaide coupable» est la grande manchette de Mutations à propos des conclusions de l’enquête prescrite par le président de la République au lendemain du carnage survenu dans la nuit du 13 au 14 février dernier dans cette zone, en proie à des violences sécessionnistes. Chez son confrère Le Messager, le régime de Yaoundé, à travers ces aveux, vient finalement de confesser ses propres mensonges

En effet, rappelle Mutations, alors que Human Rights Watch s’indignait et dressait un bilan d’une vingtaine de morts, le gouvernement, lui, insistait pour sa part sur 5 décès, certains ministres poussant le bouchon en dénonçant des manœuvres de déstabilisation ourdies par des ONG et des médias.

«Tous menteurs ?» s’interroge Le Jour, notant également que quelques jours après les massacres de Ngarbuh, des ONG internationales ainsi que les Nations-Unies, avaient lancé un appel pour l’ouverture d’une enquête indépendante, certaines d’entre elles ayant d’ailleurs indexé les soldats camerounais comme étant à l’origine de ces massacres. Plus que cruelle, la même publication se souvient également que le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, avait précisé à l’époque soutenu que cette vidéo-témoin, publiée par ces institutions, avait été filmée au Mali.

À la suite du rapport de la commission d’enquête, signale modestement le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, Paul Biya a prescrit l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre un chef de bataillon et tous les chefs militaires ayant pris part à l’assaut, fait mettre aux arrêts 2 soldats ainsi que les 10 membres du comité de vigilance «activement recherchés», sous le coup d’une procédure judiciaire devant le tribunal militaire.

Il a également a prescrit l’exhumation des corps afin de leur donner, aux frais de l’État, une sépulture digne, demandant en outre la finalisation des constats nécessaires aux fins de manifestation de la vérité. Ayant commandé le recensement des ayants-droit des victimes, aux fins de versement des indemnisations et compensations appropriées, il a par ailleurs ordonné le renforcement de la sécurisation du village de Ngarbuh.

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