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L’armée indonésienne déployée après le massacre présumé d’une vingtaine d’ouvriers en Papouasie

L'armée recherchait mercredi les auteurs de l'assassinat présumé d'une vingtaine d'ouvriers d'un chantier d'infrastructures en Papouasie, province de l'est de…

L’armée recherchait mercredi les auteurs de l’assassinat présumé d’une vingtaine d’ouvriers d’un chantier d’infrastructures en Papouasie, province de l’est de l’Indonésie.

Le témoignage d’un survivant de l’attaque, cité par la police, décrit le meurtre d’au moins 19 ouvriers travaillant à la construction de routes et de ponts pour la société indonésienne Istaka Karya. Si ces faits étaient confirmés, ils représenteraient l’incident le plus grave depuis des dizaines d’années dans la région où une rébellion armée indépendantiste a une activité sporadique.

« Selon les informations disponibles à présent, il y a 20 (victimes). 19 ouvriers et un militaire sont morts », a indiqué le chef de la police indonésienne Tito Karnavian, se basant sur le témoignage du survivant.

Dans un message publié sur une page Facebook identifiée comme celle de l’Armée de libération nationale de l’ouest de la Papouasie (TPNPB), le groupe indique de son côté avoir tué 24 ouvriers sur les ordres du commandant régional Ekianus Kogoya.

Cette revendication n’a pas pu être confirmée indépendamment et les autorités n’ont pas confirmé combien de personnes ont été tuées lors de l’attaque survenue le week-end dernier.

Quelque 150 militaires étaient déployés mercredi dans la région de Nduga, une zone montagneuse isolée au centre de la Papouasie, pour tenter d’atteindre le lieu de l’attaque.

Le président indonésien Joko Widodo indiqué à des journalistes à Jakarta avoir « ordonné aux responsables de l’armée et de la police de poursuivre et d’arrêter les auteurs de ces actes barbares et inhumains ».

Le président indonésien, qui a encouragé au long de son mandat la construction d’infrastructures pour aider au développement de cette région très pauvre et isolée, s’est engagé à ce que les travaux se poursuivent malgré cette « attaque présumée ».

Mais de nombreux Papous voient l’Indonésie comme une puissance coloniale et certains voient le développement des infrastructures comme une mainmise économique forcée.

Pendant le week-end, quelque 500 militants avaient été arrêtés à travers l’Indonésie dans des opérations de police destinées à réprimer les manifestations du 1er décembre, une date que beaucoup de Papous considèrent comme l’anniversaire de leur indépendance après la colonisation hollandaise.

La Papouasie s’est déclarée indépendante à cette date en 1961, mais l’Indonésie a pris le contrôle par la force en 1963 de cette région riche en ressources naturelles. Elle a officiellement annexé la Papouasie en 1969.

De nombreux Papous, peuple ancestral de Papouasie occidentale, réclament l’indépendance, comme la Papouasie Nouvelle-Guinée, autre moitié de cette grande île qui l’a obtenue en 1975 après avoir été une colonie australienne.

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