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L’autosuffisance alimentaire passe par la formation et l’utilisation de la science (expert)

L'atteinte de l'autosuffisance alimentaire va nécessairement passer par la formation des agriculteurs et l'utilisation de la recherche scientifique pour booster…

L’atteinte de l’autosuffisance alimentaire va nécessairement passer par la formation des agriculteurs et l’utilisation de la recherche scientifique pour booster les performances de l’agriculture sénégalaise, selon Dr Abdourahmane Faye, président du réseau des acteurs de la Formation agricole et rurale du Sénégal (Farsen).« Tant qu’on n’aura pas utilisé suffisamment la science dans l’agriculture, on va dépenser beaucoup d’argent, on n’aura jamais l’autosuffisance qu’on recherche. La preuve, on voulait l’autosuffisance en 2012, on ne l’a pas ; on voulait l’autosuffisance en 2017, on ne l’a pas. C’est parce qu’on veut l’autosuffisance avec l’argent, or il faut faire l’autosuffisance avec les connaissances scientifiques », a confié, samedi à APA, Dr Faye, par ailleurs chef du bureau de la formation professionnelle du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural (MAER).

Il s’exprimait en marge de la restitution des résultats su projet « Systèmes Alimentaires Territorialisés et Autosuffisance Alimentaire au Sénégal (SATAAS) » déroulé de 2016 à 2019 par le réseau des acteurs de la Formation agricole et rurale du Sénégal (Farsen).

A son avis, « tous ceux qui ont fait mieux que nous dans l’agriculture, ce n’est pas parce qu’ils ont dépense beaucoup d’argent, mais c’est parce qu’ils sont innové plus que nous ».

Poursuivant, l’expert associé à « l’Initiative perspective agricole et rurale (Ipar), un regroupement de chercheurs qui travaillent sur le devenir de l’agriculture, sur le devenir des agriculteurs et l’efficacité des politiques appliquées sur le secteur de l’agriculture » a déploré le manque de jonction entre les innovations des agriculteurs sénégalais et celles des universités.

« Ici chez nous, ce qu’on voit, c’est que les populations innovent, les universités innovent, mais chacun est dans son coin. Ce que les populations font n’intéressent pas les universités, ce que les universités font n’est pas non plus connu par les populations. Là où les populations innovent, ils réussissent des choses, mais cela ne va pas à l’échelle », a diagnostiqué Dr Abdourahmane Faye, soulignant que les connaissances étant dans les universités et le travail avec les agriculteurs, le projet SATAAS veut faire le lien entre les deux.

Pour ce faire, ledit projet utilise les étudiants, encadrés par leurs professeurs et mis en situation de recherche dans les organisations paysannes et les territoires, pour regarder comment l’utilisation de la science peut permettre de résoudre les problèmes existants.

A terme, a-t-il conclu, « nous avons constaté que l’utilisation de la science pour améliorer la production agricole est possible, c’est intéressant, c’est la bonne voie, mais il y a encore beaucoup d’efforts à faire ».

Dans son objectif général, le projet « Systèmes Alimentaires Territorialisés et Autosuffisance Alimentaire au Sénégal (SATAAS) » visait à promouvoir le consommer local pour le développement des territoires. Ainsi, dans sa phase de mise en œuvre, 117 étudiants et 27 professeurs encadreurs issus de quatre universités ont été mobilisés. Treize 13 Départements sur les 45 que compte le Sénégal  ont également été visités.

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