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Le Bangladesh coupe l’internet mobile pour contrer des manifestations étudiantes

L'internet mobile a été coupé dans de vastes territoires du Bangladesh, ont annoncé dimanche des responsables et médias locaux, alors…

L’internet mobile a été coupé dans de vastes territoires du Bangladesh, ont annoncé dimanche des responsables et médias locaux, alors que les autorités tentent de réprimer des manifestations d’étudiants qui durent depuis une semaine et ont dégénéré en violences.

Au cours de la semaine écoulée, des milliers d’étudiants ont bloqué une partie de la capitale Dacca pour réclamer une meilleure sécurité routière après la mort de deux jeunes percutés par un bus qui roulait trop vite. Samedi, une centaine d’étudiants avaient été blessés lors de heurts avec la police qui a tiré des balles en caoutchouc en direction de manifestants.

A la suite de ces événements, les services Internet 3G et 4G ont été coupés pour 24 heures depuis samedi soir, a rapporté le journal à plus grand tirage du pays, Prothom Alo.

Les réseaux sociaux étaient inondés de messages de Bangladais dans l’impossibilité de se connecter à Internet via leurs téléphones portables, tandis que des réseaux sans fil et câblés ne semblaient pas affectés.

Le directeur de la Commission bangladaise de régulation des télécommunications (BTRC) a déclaré à l’AFP que celle-ci avait été informée d’une « décision » en ce sens du gouvernement, sans préciser ce que le gouvernement avait exactement exigé.

« La BTRC a ralenti le fonctionnement d’Internet », a déclaré de son côté un responsable des télécommunications, qui a requis l’anonymat.

Cette décision vise à essayer de limiter la capacité de mobilisation des étudiants.

Selon des témoins, la police avait tiré samedi des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes en direction des manifestants, et des milices pro-gouvernementales avaient aussi attaqué les manifestants, y compris des personnes fuyant vers les hôpitaux voisins pour y recevoir des soins. La police a nié avoir tiré en direction des manifestants.

De son côté, le ministre des transports, Obaidul Quader, avait rejeté des accusations selon lesquelles des membres du parti au pouvoir ont attaqué les étudiants.

Le gouvernement du Premier ministre Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 2009, fait face depuis plusieurs mois à d’importantes manifestations de citoyens réclamant la fin du système de recrutement du service public, vieux de plusieurs décennies et jugé discriminatoire.

Redoutant que le mouvement étudiant ne se transforme en manifestations antigouvernementales avant les élections législatives prévues plus tard dans l’année, plusieurs ministres influents ont enjoint les étudiants de retourner en classe, sans succès.

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