Le directeur général de l’Économie et de la Programmation au ministère camerounais de l’Économie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Isaac Tamba, a invité le gouvernement à «effectuer un audit général des projets à financement extérieur».Intervenant à l’occasion des conférences de programmation des décaissements, dont les travaux se sont achevés vendredi dernier à Yaoundé, la capitale du pays, il a préconisé une meilleure maîtrise de la programmation desdits décaissements en vue du recadrage budgétaire, l’alignement des procédures de décaissement de tous les bailleurs sur les procédures nationales, précise une note à la presse reçue lundi à APA.
Isaac Tamba suggère également le renforcement du suivi de l’exécution des projets, la réduction des délais de traitement des avis de non objection ainsi que la prise en compte, et ce de manière exhaustive dans le budget de l’État, des projets à financement extérieur.
Évoquant les principaux constats des projets à financement extérieur, il a relevé que les cadres de coopération des différents partenaires techniques et financiers n’étaient pas consolidés dans un instrument permettant d’avoir une lisibilité globale sur les futurs engagements, mais aussi la problématique de l’impact sur le plafond d’endettement de certains emprunts sous forme de crédits relais de court terme au profit de certaines entreprises publiques, soit près de 123 milliards FCFA en 2018.
Le cadre du Minepat s’est appesanti sur la problématique de certains projets dont l’exécution démarre et qui décaissent avant le bouclage des négociations et la signature des conventions, sur le cas de certains coordonnateurs de projets et maîtres d’ouvrage ne disposant pas d’une information suffisante sur les prévisions de décaissements par les bailleurs, des glissements calendaires dans l’exécution des projets avec de lourds coûts additionnels, l’exécution de certains projets en dehors de la Loi de finances ou pris en compte après seulement la signature de la convention.
M. Tamba a également dénoncé «la faible sincérité des données de décaissements», l’incohérence dans les montants validés, le manque d’information prévisionnel sur les décaissements à moyen terme, la contribution de l’État, en fonds de contrepartie, souvent «largement supérieure à celle du partenaire», des cas d’incohérence du calendrier de programmation entre le bailleur et le gouvernement, le nombre important de projets bénéficiant de nombreuses prorogations.
Pour lui, la problématique des indemnisations demeure une entrave majeure à la bonne exécution des certains projets, sans oublier la forte pression sur les plafonds de décaissements (+ de 175 milliards FCFA en 2017), des procédures de décaissements et d’appels de fonds qui diffèrent d’un partenaire à l’autre et ne permettant pas une bonne traçabilité et l’exhaustivité des décaissements au niveau de l’administration compétente.
D’autres recommandations de l’expert concernent l’alignement des procédures de décaissements de tous les bailleurs sur les procédures nationales, le renforcement du suivi des projets à financement extérieur, lréduction des délais de traitement des avis de non objection, ainsi que la prise en compte, dans le budget de l’État, des projets à financement extérieur.