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Le canal de Suez « essentiel » pour l’Egypte (président de l’Autorité)

Au moment où le canal de Suez fête ses 150 ans, l'Egypte souligne le caractère "essentiel" pour le pays de…

Au moment où le canal de Suez fête ses 150 ans, l’Egypte souligne le caractère « essentiel » pour le pays de cette voie navigable nationalisée en 1956 par Gamal Abdel Nasser puis agrandie sous l’impulsion du président actuel Abdel Fattah al-Sissi.

Dans un entretien avec l’AFP, l’amiral Ossama Rabie, président de l’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA), assure que le canal de 193 kilomètres de long, qui relie la Méditerranée à la mer Rouge, « est devenu essentiel pour l’Egypte et d’autres pays ».

S’il reconnaît que le diplomate français Ferdinand de Lesseps « a eu le mérite de mettre en avant l’idée » du creusement du canal, le président de la SCA assure que le « génie » du peuple égyptien a donné vie au projet.

« Un quart des Egyptiens d’alors ont participé au creusement, soit environ un million de citoyens sur une population de 4,5 millions à l’époque », estime l’amiral.

Selon lui, « entre 100.000 et 120.000 Egyptiens y ont laissé la vie », victimes notamment d’épidémies, des estimations contestées par les experts qui soulignent que la mortalité, mal documentée, est difficile à évaluer.

Le creusement du canal, « avec des outils rudimentaires », a été un « miracle », estime le haut gradé.

Sans s’attarder sur l’histoire, l’amiral insiste sur le creusement en 2014-2015 du « nouveau canal de Suez », un tronçon parallèle creusé sous l’impulsion du président Sissi.

Selon lui, les Egyptiens ont « participé à hauteur de 64 milliards de livres égyptiennes (3,5 milliards d’euros) en l’espace de huit jours » au financement de ce projet.

Temps de transit passé de 22 à 11 heures, augmentation du nombre de navires par jour de 60 à 65 en moyenne contre 40 à 45 auparavant, l’amiral est intarissable sur les chiffres du nouveau canal.

– Tunnels sous le canal –

Cette surenchère vise avant tout à répondre au gigantisme des navires actuels et aux tonnages en augmentation constante.

Aujourd’hui, les porte-conteneurs, qui représentent plus de la moitié du trafic total du canal, peuvent atteindre une capacité de 23.000 EVP (équivalent vingt pieds) l’unité de mesure standardisée pour compter les « boîtes » ou conteneurs.

Et des pétroliers géants de plus de 200.000 tonnes franchissent désormais le canal.

Les autorités ont aussi promis de développer la péninsule du Sinaï dont une partie borde la rive orientale du canal de Suez.

Pour cela, affirme M. Rabie, les autorités ont creusé six tunnels sous le canal pour aller et venir plus facilement du Sinaï ».

« Maintenant, l’accès est facile pour les gens, dont les investisseurs », dit-il.

Par ailleurs, avec notamment la Zone économique du canal de Suez (SC Zone), l’Etat égyptien souhaite que les environs de la voie navigable ne soient pas simplement une zone de transit, mais de développement économique.

De « nombreux projets existent le long des berges », dit l’amiral en citant des zones d’approvisionnement des navires, des usines pharmaceutiques ou d’assemblage de voitures.

Enfin, l’ancien chef d’Etat major de la marine égyptienne tient à souligner que le canal « est parfaitement sécurisé » par l’ensemble des forces armées.

Et selon lui, les opérations de l’armée contre des groupes armés qui sont actifs dans le nord du Sinaï « n’ont pas affecté » les activités du canal.

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