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Le championnat sénégalais en passe de reprendre après une subvention de la fédération

Face au retard accusé par le démarrage du championnat national à cause des difficultés financières de la Ligue de football…

Face au retard accusé par le démarrage du championnat national à cause des difficultés financières de la Ligue de football professionnel (LSFP), la Fédération sénégalaise de football (FSF) a décidé hier jeudi, au sortir de la réunion de son comité exécutif, de mettre la main à la poche en subventionnant à hauteur de « 150 millions FCFA » cette instance qui peine toujours à trouver un cadre viable après 10 ans pourtant de « professionnalisme ».La fédération a décidé de solder pratiquement toutes les dettes de  la LSFP : des arriérés de frais d’arbitrage pour la saison 2018-2019 aux autres frais évalués à « 50 millions », sans compter la « subvention exceptionnelle » de 150 millions FCFA qui lui « sera remise » pour la nouvelle saison 2019-2020.

Le président Saer Seck et ses collaborateurs de la Ligue peuvent pousser ainsi un ouf de soulagement, puisque la FSF va aussi prendre en charge les « frais de fonctionnement et d’organisation des compétitions pour les saisons 2019-2020, suivant le budget provisionnel soumis au comité exécutif ».

Ce dernier s’est également positionné pour une prise en charge des arriérés de récompenses des clubs lauréats depuis la saison 2016-2017, « selon un échéancier à définir par la Fédération sénégalaise de football ».

Ces derniers jours, la presse rapportait que la LSFP faisait face à « un déficit budgétaire de plus de 200 millions FCFA (…) en raison d’un déficit de partenaires ».

Pourtant la LSFP avait paraphé l’année dernière un contrat de 10 ans avec le média chinois StarTimes pour un montant global de 6,3 milliards FCFA . Mais le médias chinois connait un contentieux judicaire en cours de route entraînant la suspension du contrat et un manque à gagner de 600 millions pour la ligue lors de la défunte saison.

Déjà avant la venue des Chinois, la Ligue avait perdu son partenaire majeur, en l’occurence la société de téléphonie Orange, obligeant les présidents de clubs, souvent cités comme les principaux bailleurs, à se serrer de nouveau la ceinture.

Ainsi quatre mois après la fermeture de la défunte saison, les championnats de Ligue 1 et Ligue 2 peinent à reprendre leurs droits, au moment où le champion de L1 Génération Foot est engagé en préliminaires de la Ligue des champions africaine en dépit de son manque de compétitions.

Les recettes de la CAN pour perfuser la ligue pro?

Les Académiciens, qui espèrent intégrer les phases de groupes de cette compétition continentale pour la deuxième fois dans l’histoire du foot local sénégalais après la légendaire Jeanne D’arc de Dakar, ont passé le cap du premier tour en éliminant le mois dernier à Thiès (70 km de Dakar) les Libériens de LRPC. Ils devront cependant passer ce mois-ci sur l’obstacle égyptien Zamalek pour arriver à leurs fins.

Mais si la fédération a décidé de se mettre dans une position de bailleur, cela est peut-être dû aux recettes de près de deux milliards qu’elle a obtenues lors de la CAN 2019, avec un bénéfice de près de 1,5 milliards FCFA. L’équipe nationale, toujours première nation africaine dans le classement FIFA, était allée en effet jusqu’en finale de cette compétition organisée en Egypte avant de perdre 1-0 face à l’Algérie.

Paradoxe du football sénégalais, le visage radieux de l’équipe nationale contraste mal avec le football local dont le modèle « ne repose que sur un pied », comme l’affirme d’ailleurs le président de la FSF Augustin Senghor.

« Le problème aujourd’hui est que notre football repose sur un seul pied, c’est à dire le capital joueur puisque nous ne sommes ni subventionnés ni accompagnés  par les sponsors comme c’est le cas dans certains pays », déplorait en fin août dans le quotidien sportif Stades Augustin Senghor, non moins président de l’US Gorée.

« Les clubs sont obligés de vendre chaque année leurs joueurs pour pouvoir s’engager dans la saison suivante. Nos joueurs locaux touchent des salaires infimes par rapport à ce qui se fait ailleurs en Afrique et Europe. Les présidents de clubs sont fatigués », a-t-il dit, considérant que les choses changeraient positivement « si chaque club percevait un appui de 50 millions en échange de plus de visibilité pour (…) les sociétés nationales ».

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