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Le chef de la diplomatie vénézuélienne sanctionné par Washington, Moscou proteste

Washington a encore fait monter la pression d'un cran vendredi sur le régime de Nicolas Maduro au Venezuela, imposant des…

Washington a encore fait monter la pression d’un cran vendredi sur le régime de Nicolas Maduro au Venezuela, imposant des sanctions à son chef de la diplomatie, ce qui a suscité la vive réaction de la Russie, alliée de Caracas.

Le ministre vénézuélien des affaires étrangères Jorge Arreaza a été mis au ban du système financier international (en dollars) et ses éventuels avoirs aux Etats-Unis ont été gelés par le Trésor américain qui a placé le diplomate sur sa liste noire des sanctions financières.

« Le Trésor va continuer de cibler les soutiens corrompus à Maduro, y compris ceux en charge de la diplomatie et de la justice pour le compte de ce régime illégitime », a affirmé le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.

Le ministère américain a laissé entendre que ces fonctionnaires « transfèrent et cachent les recettes de la corruption en essayant d’exploiter le système financier américain et son marché immobilier ».

En conséquence, « tous les actifs et intérêts de ces individus, qui sont aux Etats-Unis ou bien contrôlés par des ressortissants américains, sont gelés », affirme le Trésor qui a également infligé des sanctions contre une juge vénézuélienne haut placée, Carol Padilla.

« Les Etats-Unis ne resteront pas les bras croisés à regarder le régime illégitime de Maduro priver le peuple vénézuélien de ses richesses, de son humanité et de ses droits à la démocratie », a encore dit le ministre des Finances de Donald Trump, qui chapeaute l’agence fédérale en charge des sanctions financières.

Jorge Arreaza a répondu sur Twitter vendredi, liant cette nouvelle à son intervention la veille aux Nations unies pour dénoncer « le blocus criminel » des Etats-Unis à l’encontre de son pays.

« L’administration Trump nous répond aujourd’hui de façon désespérée. La vérité blesse! », a-t-il écrit.

M. Arreaza a été nommé ministre des Affaires étrangères en août 2017 après avoir détenu depuis 2010 plusieurs portefeuilles ministériels comme celui des technologies et de l’industrie ou du développement minier.

Mi-avril, il avait aussi dénoncé comme étant « des crimes contre l’humanité » une précédente salve de sanctions américaines contre la Banque centrale vénézuélienne.

– Chantage, dit la Russie –

Cette mise au ban du système financier du chef de la diplomatie de Caracas a suscité les foudres de Moscou qui a dénoncé un « chantage ».

« Nous exhortons les Etats-Unis à revenir sur le terrain du droit international, à mettre fin à la politique de chantage et à cesser de provoquer des tensions au Venezuela depuis l’étranger », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, se disant « indigné » par la décision américaine.

« Washington a démontré à plusieurs reprises un rejet catégorique des méthodes de négociation pour résoudre la situation », a poursuivi le ministère.

« Il s’agit de la manifestation d’une stratégie de plus en plus agressive des Etats-Unis visant à discréditer la diplomatie internationale et à la remplacer par les diktats et les pressions économiques et politiques cyniques », a-t-il ajouté.

L’antagonisme déjà marqué entre Washington et le gouvernement de Nicolas Maduro s’est fortement accentué depuis le début de l’année lorsque le chef de file de l’opposition, Juan Guaido, s’est auto-proclamé président par intérim et qu’une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis, l’ont reconnu comme tel.

A partir de dimanche, Caracas devra aussi faire face à un embargo des Etats-Unis sur son pétrole, ce qui risque d’aggraver la crise économique mais aussi pousser le pays a dépendre encore davantage de la Russie et de la Chine. Le pétrole représente 96% du revenu national du Venezuela et les Etats-Unis en sont d’importants consommateurs.

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une chute du PIB de 25% cette année au Venezuela, ainsi qu’une hyper-inflation de 10.000.000% et un taux de chômage de 44,3%. En 2000, ce pays se plaçait au deuxième rang des puissances économiques d’Amérique du Sud.

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