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Le combat d’Ascoval pour survivre

L'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) doit être fixée sur son sort jeudi, après plus de quatre années de rebondissements épuisants…

L’aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) doit être fixée sur son sort jeudi, après plus de quatre années de rebondissements épuisants pour ses 270 salariés.

Créée en 1975 par Vallourec et devenue Ascoval en 2017, l’aciérie attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 d’Asco Industries (groupe Ascométal), auquel Vallourec avait cédé 60% de l’usine.

– 2015: Première restructuration –

Premier plan de restructuration annoncé par Vallourec, confronté à une chute de ses marchés dans le secteur Pétrole et Gaz.

Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, assure devant les salariés de l’usine de Saint-Saulve qu' »il n’y aura aucune fermeture de site et aucun départ contraint ». L’Etat est à la recherche de « partenaires pour entrer au capital de cette aciérie ».

– 2017: Fermeture du laminoir –

En février 2016, Vallourec annonce la fermeture du laminoir de Saint-Saulve à l’horizon d’un an.

Un an plus tard, le groupe Ascométal devient actionnaire de l’usine à hauteur de 60%, donnant naissance à Ascoval. Mais en novembre, Ascométal est placé en redressement judiciaire.

– 2018: Guerre des nerfs –

Fin janvier, le tribunal de Strasbourg choisit Schmolz&Bickenbach pour la reprise d’Ascométal, mais le groupe suisse ne prévoit pas de reprendre l’usine Ascoval de Saint-Saulve. « On a été sacrifiés », dénonce l’intersyndicale.

Le 30 janvier, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annonce un accord avec Schmolz&Bickenbach pour maintenir pendant un an l’activité d’Ascoval, avec l’espoir de trouver un repreneur.

Les salariés en grève concluent avec l’Etat et la région Hauts-de-France un accord de 12 millions d’euros qui garantit l’emploi pendant un an et finance un éventuel plan social.

Fin février, Vallourec crée la surprise en annonçant la fermeture de sa ligne de production de Saint-Saulve. Le président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, dit sa « totale incompréhension », alors même que des acheteurs potentiels étudient le dossier.

– L’offre d’Altifort –

En octobre, le cabinet indépendant de conseil Roland Berger juge une offre déposée par la société Altifort « crédible », mais à consolider.

Les salariés qui s’étaient mis en grève votent la reprise du travail afin de ne pas décourager les investisseurs.

Le 8 novembre, Emmanuel Macron assure vouloir « sauver » Ascoval.

Le 10 décembre, le gouvernement et Altifort disent avoir trouvé un accord sur un plan de financement « solide ».

Le 19 décembre, le TGI de Strasbourg valide l’offre d’Altifort.

– Février 2019 : Douche froide –

Le 21 février 2019, coup de tonnerre: « il y a des difficultés de financement », indique le cabinet de Xavier Bertrand. Altifort « a trompé tout le monde », assène-t-on au cabinet de Bruno Le Maire. Le groupe « nous a confirmé qu’il ne pourrait verser aucun des fonds sur lesquels il s’était engagé ».

Fin février, Altifort retire son offre faute de financement et la justice renvoie l’affaire au 27 mars.

– Mars 2019 : nouveau délai –

Le 27 mars, le TGI de Strasbourg donne jusqu’au 24 avril à Ascoval pour la recherche d’un repreneur, puis met sa décision en délibéré au 2 mai.

Sur les trois offres de reprise encore en lice, celle du sidérurgiste British Steel est « le seul projet sérieux », estime l’avocat d’Ascoval. Elle prévoit en outre une « reprise de l’ensemble du personnel ».

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