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Le commando Hubert, l’élite de l’élite

Le commando Hubert, auquel appartenaient Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, tués en sauvant des otages français, Sud-coréen et américain,…

Le commando Hubert, auquel appartenaient Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, tués en sauvant des otages français, Sud-coréen et américain, au Burkina Faso, est la crème de la crème de l’armée française, dont les membres passent une sélection à nulle autre pareille.

Pour faire partie de la centaine d’hommes de cette unité, basée à Saint-Mandrier près de Toulon, il faut d’abord réussir les tests d’entrée draconiens dans l’une des six unités de commandos de la Marine, formations d’élite comparable aux Navy Seals américains ou aux Special Boat Service britanniques.

Après au moins deux ans au sein d’un de ces commandos, tous basés en Bretagne, les plus motivés tentent d’obtenir le brevet « Nageurs de combat », que seuls possèdent les membres du commando Hubert.

« C’est le top du top de l’armée française » confie à l’AFP Paul-Henri Desgrees du Lou, président de l’Amicale des fusiliers marins et commandos. « Tout le monde n’a pas vocation à faire ça, d’abord parce qu’il faut être incroyablement à l’aise sous l’eau. »

« C’est particulièrement difficile », ajoute-t-il. « Il faut rester des heures sous l’eau, à respirer de l’oxygène pur. Ils utilisent des tracteurs sous-marins, des mini-sous-marins ou simplement leurs palmes. Il faut être capable de s’approcher d’un objectif à la palme, puis de repartir en sens inverse. Avec systèmes de respiration qui n’émettent pas de bulles en surface, pour rester indétectable ».

Les tests de résistance psychologique, face à des situations de stress poussé, sont au moins aussi durs que les tests strictement physiques, ce qui explique que moins de 10% en moyenne des candidats sont admis chaque année au sein du prestigieux commando Hubert.

En plus de ces capacités sous-marines, qu’ils sont les seuls à détenir, les membres d’Hubert doivent « faire preuve de compétence en camouflage, en maniement d’explosif, en progression sous l’eau, en navigation pure. Puis il y a la spécialité parachutage, usage d’armes diverses et variées, télécoms. Ils mènent des actions qui physiquement dérouteraient 98% des soldats », assure à l’AFP Pascal Le Pautremat, géopolitologue, auteur de plusieurs ouvrages sur les forces spéciales.

– Augustin Hubert, tué en Normandie –

« C’est une structure élitiste à l’extrême, certains bérets verts (membre des commandos) postulent plusieurs fois et n’y parviennent jamais. C’est l’élite de l’élite de l’armée française. Il n’y a rien au-dessus. En matière de finesse dans l’expertise et dans l’action, il n’y a pas d’équivalent », ajoute-t-il.

Témoignant sur RTL, Léa, la compagne d’Alain Bertoncello, a qualifié de « surhommes » les membres de cette unité. « Ils arrivent à accomplir des choses que tout le monde n’est pas capable de faire. Quand ils mettent leurs casques et qu’ils ont leurs fusils dans les mains, ils sont déconnectés. Ils font leur mission jusqu’au bout. Ce sont des surhommes. Ils arrivent à accomplir des choses que tout le monde n’est pas capable de faire ».

Les bérets verts français ont vu le jour en Écosse, pendant la Seconde Guerre mondiale : calqués sur le modèle des commandos britanniques, ils étaient 177 à débarquer en uniformes aux côtés des alliés sur les plages de Normandie en 1944. Parmi eux, le lieutenant de vaisseau Augustin Hubert, qui sera tué dès le 6 juin.

En son honneur, le commando Hubert sera créé juste après la guerre, en 1947. Il est ensuite basé près de Toulon et se spécialise peu après dans l’action subaquatique.

Parmi les sept commandos français, il est spécialisé, en plus de l’intervention sous-marine, dans le contre-terrorisme et la libération d’otages, et a prouvé au cours de ses nombreux engagements dans des actions extérieures sa capacité à agir aussi bien dans l’eau que sur la terre ferme.

« C’est tout sauf un hasard si l’Etat-major a fait appel aux gars d’Hubert pour l’opération qui a permis la libération de ces otages en Afrique », estime Pascal Le Pautremat.

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