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Le commerce ambulant, principale activité des Sénégalais de Marrakech

Jemaa el-Fna (place des trépassés), 11h. Le soleil a fini de darder ses rayons sur la célèbre place publique de…

Jemaa el-Fna (place des trépassés), 11h. Le soleil a fini de darder ses rayons sur la célèbre place publique de la médina de Marrakech (Maroc) où officient des charmeurs de serpents et des tatoueuses, sous le regard blasé des conducteurs de calèches, attendant patiemment l’arrivée de touristes désireux de faire un tour de ville.Une forte odeur d’urine et de crottins de cheval que des femmes s’activent à nettoyer, flotte dans l’air. Sans déranger outre mesure les nombreux commerçants et clients qui s’interpellent à longueur de journée dans cette médina à l’activité commerciale établie.

Parmi ces commerçants dont les clients sont, pour beaucoup, des Occidentaux et des Asiatiques, on compte des Africains, notamment des Sénégalais. L’un d’eux,  Ousseynou Ndiaye, s’active dans la vente d’habits traditionnels à base de wax.

La trentaine révolue, casquette noir vissée sur la tête et un sac sur le dos, ce natif de Mbacké (ville du centre-ouest du Sénégal) se « débrouille » pas mal, depuis un peu plus d’un an qu’il exerce son négoce à Marrakech.

« Dieu nous donne de quoi subvenir à nos besoins et à ceux de nos parents. On remercie vraiment Dieu pour ça », souligne-t-il, le visage serein.

T-shirts et pantalons sur le bras gauche, il parcourt les différentes ruelles de la médina à la quête de potentiels clients. Depuis qu’il séjourne dans la ville ocre, Ousseynou Ndiaye dit n’avoir pas eu de problème particulier avec les Marocains. Ni racisme ni brutalité policière à son endroit.

« Il suffit juste de savoir comment traiter avec les gens, parce que s’il arrive même qu’on me provoque, je ne réponds pas », confie Ousseynou.

S’agissant du comportement des forces de l’ordre, il affirme  avoir entendu certains émigrés s’en plaindre, plus que lui-même en a été victime. Toutefois, il reconnait qu’on lui a une fois confisqué sa marcchandise avant de la lui rendre « quelques instants après ».

Un peu plus loin, officie Khalifa Sow. Assis sur les escaliers du bâtiment abritant La Poste, il est en plein marchandage avec un journaliste nigérien intéressé par l’une des ses montres. Comme Ousseynou Ndiaye, Khalifa, natif de Guédiawaye (banlieue dakaroise), apprécie son séjour à Marrakech.

« Les affaires marchent plutôt bien. Je ne quémande pas pour manger, je paie mon loyer à temps et j’arrive à épargner un peu d’argent que j’envoie au pays pour aider mes parents », souligne-t-il, dans un français approximatif débité d’une voix rauque.

Voisin de Khalifa, Abdourahmane Thiam, est un bijoutier reconverti dans la vente de lunettes. Il a quitté Casablanca, après la faillite de sa bijouterie, pour venir grossir la colonie des commerçants sénégalais  de la place Jemaa el-Fna.

Ses paires de lunettes made in China bien en évidence sur un carton qui sert de support d’exposition, Abdou, comme l’appelle ses amis, estime que quelle que soit la situation vécue au Maroc, y travailler est meilleur que de rester au Sénégal.

« Si tu avais un métier au Sénégal qui marchait bien et qu’un beau jour tout s’arrête d’un coup. (…) Tu pars par la suite en aventure et tu gagnes de quoi régler tes affaires et envoyer un peu d’argent aux parents qui arrivent à travailler grâce à ça, c’est vraiment une grâce divine ça », soutient Abdou, le visage fendu d’un large sourire.

Des jeunes sénégalais comme Ousseynou, Khalifa ou Abdourahmane, le Maroc en compte beaucoup. Et en dehors du commerce de rue, ils s’activent dans la restauration, la coiffure, les centres d’appels, etc.

Appréciant leurs conditions de séjour et de travail dans le royaume chérifien, la quasi-totalité des Sénégalais rencontrés confient ne pas être prêts à rentrer au bercail de sitôt.

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