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Le coronavirus en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi rapportent les petites histoires locales qui se développent derrière la psychose autour du coronavirus.Le ministre…

Les journaux camerounais parus mardi rapportent les petites histoires locales qui se développent derrière la psychose autour du coronavirus.Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, pose en gros plan en couverture de Mutations. Quelques pages plus loin, il raconte son quotidien de confiné et évoque le fonctionnement de son département en pleines mesures restrictives contre le Covid-19. Interrogé sur sa vision de l’après-crise sanitaire, il estime que le monde ne sera certainement plus le même, qu’il y aura certainement, au Cameroun et ailleurs, des raisons objectives de revenir aux fondamentaux. «Je veux parler en plus des progrès de la science, de la solidarité, de notre humanisme, des valeurs de dialogue et de tolérance, mais aussi de la capacité de nos États à faire face aux catastrophes de divers ordres en vue de préserver et respecter la vie.»
 
Ce qui est déjà acquis, confirme le médecin et politologue Nick Ngwanyam dans les colonnes de The Guardian Post, c’est que le monde ne sera plus le même après l’ouragan sanitaire qui souffle, et qui sera plus salutaire pour les pays développés. Le coronavirus est une guerre de civilisation et d’idéologie : les plus faibles disparaitront ou ne seront plus qu’un banal paillasson au pied du futur. Et c’est par les rampes du passé, par des générateurs d’utopies, et des provisions d’anticipations qu’on gagne une guerre de civilisation et qu’on donne au monde une coloration idéologique victorieuse, écrit pour sa part l’éditorialiste de Mutations.
 
Un qui espère se relever d’une faillite annoncée et dont Le Jour mentionne le regain d’activité, c’est la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) : avec un rythme de production initial de 5000 masques faciaux par jour, cette unité industrielle, qui vient de réceptionner un important lot d’équipements dans le cadre d’un contrat-plan de 13,2 milliards FCfa avec l’État, veut ainsi saisir l’opportunité qu’offre la crise du coronavirus pour se relever d’un début d’année 2020 difficile.
 
Le masque, c’est en effet le bouclier contre le virus, acquiesce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. L’obligation de port de la muselière, entrée en vigueur lundi dans les espaces publics, n’est cependant pas respectée par tous. Les Camerounais font de la résistance, titre Émergence. Dans les villes de Bafoussam, Douala, Maroua, Nguélémendouka et Yaoundé, où il a dépêché des reporters, Mutations confirme le non-respect de la mesure gouvernementale dans les gares routières, espaces marchands et taxis.
 
Mais, pendant que le coronavirus accapare toutes les attentions, tous les moyens humains et financiers, que deviennent les autres maladies à l’instar du diabète, de l’hypertension ou encore de l’insuffisance rénale ? s’interroge Le Jour.
 
Un autre domaine, tout aussi sinistré que les personnes atteintes de ces maladies, ce sont les activités aurifères dans les régions de l’Adamaoua et de l’Est qui, rapporte Le Quotidien de l’Économie, sont sérieusement plombées, avec comme conséquence notable la chute drastique de l’once et un fort impact financier sur les communautés riveraines.
 
Un autre drame, renchérit Émergence, se joue dans les prisons engorgées du pays, le gouvernement s’obstinant à ne pas désengorger ces maisons de détention en dépit des prescriptions des organismes internationaux compétents. La veille, souligne Mutations, le pénitencier de la capitale, Yaoundé, a été l’objet d’une tentative de mutinerie : depuis le confinement annoncé par le gouvernement, le 17 mars dernier, les détenus sont désormais interdits de sortir de leurs locaux et plusieurs cas d’étouffement sont notifiés.
 
La prison de Yaoundé-Kondengui est une bombe à retardement, soupire Le Jour, des cas suspects de coronavirus et de panique y étant déjà signalés. «La prison de Kondengui au bord de l’implosion», titre Le Messager, l’absence de mesures de distanciation sociale commençant à irriter les pensionnés.

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