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Le départ massif des populations des régions anglophones préoccupe les journaux camerounais

Le départ massif des populations des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, plus que jamais otages ou victimes collatérales…

Le départ massif des populations des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, plus que jamais otages ou victimes collatérales des combats entre les séparatistes et forces de défense et de sécurité, fait les choux gras des journaux camerounais parus lundi.Sous le titre : «Bamenda, les sécessionnistes et la présidentielle», l’hebdomadaire Intégration décrit des tranches de vie dans le chef-lieu du Nord-Ouest, une ville fantôme et sous couvre-feu, envahie par la psychose des assauts sécessionnistes et qui se vide au fil des jours.

Depuis deux semaines, résume Mutations, on assiste à un exode massif des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest vers d’autres régions du Cameroun : la peur des assauts terroristes semble plus forte que les appels au calme des autorités.

Le durcissement de la restriction des mouvements des biens et des personnes, désormais autorisés seulement entre 6 et 18 heures, crée un mouvement de la population vers des localités plus paisibles, un mouvement qui, à en croire le reportage d’Intégration, a caracolé avec la sortie des leaders séparatistes sur les réseaux sociaux, enjoignant à population du Nord-Ouest, et singulièrement celle de Bamenda de se terrer à domicile du 16 septembre au 10 octobre.

Lesdits activistes, selon ce journal, affirment que leurs éléments vont désormais empêcher toute entrée de véhicule dans la région du Nord-Ouest pendant la période indiquée, afin de bloquer les charters de votants et, partant, empêcher le déroulement de la présidentielle dans la région.

Sans doute pris de court par l’ampleur du phénomène, le gouvernement, relate The Guardian Post, multiplie les mesures pour tenter d’endiguer les départs massifs des résidents, leur demandant de ne pas partir et les assurant de mesures drastiques prises pour leur sécurité.

Il en faudrait sans doute plus, note le quotidien de langue anglaise, pour faire retomber une psychose qui ne se dément pas au fil des jours avec son lot de morts et autres drames humains.

«Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest se vident», prolonge Le Messager : la tranchée creusée le 8 septembre dernier par les sécessionnistes à l’entrée de la ville de Bamenda, couplée à l’interdiction formelle de circulation sur cet axe routier sur injonction desdits activistes, ne peut que pousser les derniers courageux à déguerpir.

Il y aura une élection sans électeurs dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, prévient The Sun, avec des villes et villages qui se vident de leurs populations fuyant une confrontation militaro-séparatiste qu’on dit imminente.

C’est que, explique le bihebdomadaire Repères, au-delà des régions anglophones, les «Ambazoniens» ont, depuis la capitale américaine, Washington, planifié une stratégie pour paralyser le Cameroun avec à la clé une insurrection qui devrait être lancée le 30 septembre prochain.

Au-delà de l’élection présidentielle du 7 octobre, détaille la publication, il est prévu un blocus massif des routes, un boycott général de l’année scolaire 2018/2019, des actions répressives contre les entreprises internationales qui signeraient des accords avec le pouvoir de Yaoundé en vue d’exploiter les ressources se trouvant en territoire anglophone.

Sur l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2019, les séparatistes préviennent également sur les dangers qui guettent les délégations, fans et équipes appelées à se rendre à Limbe (Sud-Ouest), où une des poules de la compétition est logée.

Pour L’Anecdote, les menaces des Ambazoniens peut être assimilées à des effets de manches, aux derniers soubresauts d’un mouvement désormais dans l’étau des forces de défense et de sécurité.

Pendant ce temps, constate L’Indépendant, c’est le tissu économique de la partie anglophone du Cameroun qui se meurt, avec, selon les estimations du Groupement interpatronal du pays (GICAM), déjà 6434 emplois supprimés et 269 milliards FCFA perdus par les entreprises de cette partie du pays en moins de deux ans.

La facture de la crise est lourde, conviennent Mutations, The Guardian Post, Le Financier d’Afrique et Le Quotidien de l’Économie, se demandant, quasiment en chœur, par quel miracle le pouvoir va pouvoir relever les sociétés si durement affectées, soulager la misère des nouveaux chômeurs et ramener la sérénité.

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