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Le grand casting de la saga Brexit

Depuis la genèse du Brexit jusqu'au vote mardi au Parlement britannique d'amendements potentiellement déterminants sur le sort de la sortie…

Depuis la genèse du Brexit jusqu’au vote mardi au Parlement britannique d’amendements potentiellement déterminants sur le sort de la sortie de l’UE, ils ont contribué à forger le destin du Royaume-Uni. Voici les grands acteurs de cette saga historique:

David Cameron

Il restera le Premier ministre par qui est arrivé le Brexit. C’est lui qui, en 2013, avait promis cette consultation pour tenter de calmer la frange eurosceptique de son Parti conservateur et devant la montée du parti europhobe et anti-immigrés Ukip.

En 2016, il mène campagne pour le maintien dans l’UE et démissionne dans la foulée du référendum, après six ans au pouvoir.

Il s’est depuis retiré de la vie politique pour écrire ses mémoires. Dans une rare intervention mi-janvier, il assure ne pas regretter sa décision d’organiser le référendum.

Nigel Farage

Député européen, ex-chef de l’Ukip, Nigel Farage a fait du Brexit le but ultime de sa vie politique.

Ancien trader, il permet à l’Ukip d’arriver en tête des élections européennes au Royaume-Uni en 2014. Mais son image controversée, ses propos sur les malades du sida dont il faudrait interdire l’entrée au Royaume-Uni, l’écartent de la campagne officielle pro-Brexit en 2016.

Pas du genre à se taire, Farage mène sa propre campagne et crée la controverse avec des affiches exploitant à fond le thème de l’immigration.

Il quitte l’Ukip après le référendum en estimant avoir « accompli (sa) mission », mais se dit prêt à revenir avec un nouveau parti, en particulier si le Brexit, prévu le 29 mars, est repoussé.

Boris Johnson

L’ancien maire de Londres a été l’un des grands artisans de la victoire du Brexit en 2016, avant de renoncer à s’engager dans la compétition pour prendre la tête du gouvernement.

Devenue Première ministre, Theresa May le nomme ministre des Affaires étrangères pour s’attirer les faveurs du camp eurosceptique. Mais Boris Johnson n’a de cesse de lui savonner la planche en critiquant sa stratégie dans les négociations avec Bruxelles, et finit par claquer la porte pour devenir un de ses opposants les plus farouches au sein des conservateurs.

Charismatique et politicien habile, « Bojo » a aussi une personnalité clivante qui lui vaut nombre d’inimitiés. Il est régulièrement cité comme un candidat à la succession de May.

Theresa May

Après avoir milité du bout des lèvres pour le maintien dans l’UE, Theresa May, un peu faute de concurrence, succède en juillet 2016 à Cameron avec une mission vertigineuse: mettre en oeuvre le Brexit dans un pays profondément divisé.

Travailleuse, disciplinée, cette ancienne ministre de l’Intérieur s’y attelle avec une résilience qui force l’admiration de ses détracteurs, malgré les critiques incessantes sur sa stratégie et sa personne.

En décembre, elle réchappe à un vote de défiance organisé par des conservateurs hostiles à son accord de Brexit, puis survit en janvier à une motion de censure de l’opposition travailliste. Fragilisée après le rejet massif de l’accord par les députés, le 15 janvier, elle pourrait perdre une partie de sa marge de manoeuvre dans le dossier en fonction des amendements qui seront votés mardi.

Jeremy Corbyn

Chantre de la gauche radicale, le chef des travaillistes, principal parti d’opposition au Royaume-Uni, a été accusé de n’avoir pas fait assez pour empêcher le Brexit. Pas forcément étonnant de la part de cet eurosceptique, plus à l’aise sur les questions intérieures.

Sitôt l’accord de Brexit rejeté par les députés, il a déposé une motion de censure contre le gouvernement, dans l’espoir d’obtenir des législatives anticipées, mais celle-ci a échoué.

Corbyn plaide pour un maintien dans l’union douanière et la garantie que les travailleurs continuent de bénéficier des protections sociales en vigueur dans l’UE. Il a refusé de discuter avec May pour résoudre le casse-tête du Brexit tant que l’exécutif n’aura pas exclu l’éventualité d’une sortie sans accord.

Gina Miller

C’est la victoire judiciaire remportée par cette femme d’affaires qui a contraint le gouvernement à consulter le Parlement sur le processus de sortie de l’UE. Cette procédure a fait d’elle une héroïne pour les uns, une paria pour les autres, certains adversaires l’accusant de vouloir déjouer le résultat du référendum. Elle continue aujourd’hui son combat et mène campagne pour « mettre fin au chaos » du Brexit.

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