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Le héros du film « Hôtel Rwanda » condamné à 25 ans de prison

Paul Rusesabagina, accusé de terrorisme par la justice rwandaise, a finalement été condamné à la réclusion criminelle.Rusesabagina, 67 ans, est…

Paul Rusesabagina, accusé de terrorisme par la justice rwandaise, a finalement été condamné à la réclusion criminelle.Rusesabagina, 67 ans, est devenu célèbre avec le film Hôtel Rwanda sorti en 2004. Cette production montre comment le directeur de l’hôtel des Mille Collines a sauvé plus de 1200 Tutsi dans son établissement pendant le génocide qui a fait entre 800.000 et un million de morts d’avril à juillet 1994.

Jugé lundi 20 septembre pour appartenance à un groupe ayant revendiqué plusieurs attaques en 2018, ce farouche opposant au président Paul Kagamé a été reconnu coupable même s’il n’a cessé de dénoncer un procès « politique ».

Ils étaient vingt et un prévenus, membres du Front de Libération Nationale (FLN) poursuivis pour terrorisme, à écouter le verdict rendu par la Chambre de la Haute Cour pour les crimes internationaux.

Avant le procès, M. Rusesabagina avait publiquement admis avoir fondé le groupe comme bras armé de son parti politique, le Mouvement rwandais pour le Changement démocratique (MRCD).

Il avait, à plusieurs reprises, exprimé son soutien aux activités du groupe, notamment après les attentats de 2018 qui ont fait neuf morts dans le Sud-Ouest du Rwanda. En revanche, il a rejeté toute implication dans ces crimes.

Par ailleurs, Callixte Nsabimana, commandant et porte-parole du FLN arrêté en 2019, a écopé de la même peine que Paul Rusesabagina. Il a plaidé coupable pour la plupart des accusations portées à son encontre. Avant son arrestation, il avait revendiqué les attaques de 2018 et annoncé des plans pour de nouveaux assauts.

Ce mardi, le ministre rwandaise des Affaires étrangères a annulé une réunion prévue avec son homologue belge, Sophie Wilmès, en représailles à ses commentaires sur le verdict infligé à Paul Rusesabagina.

La cheffe de la diplomatie belge a déclaré que le condamné n’avait pas bénéficié d’un « procès équitable et approprié ». Des propos dénoncés par le Rwanda qui les qualifie de méprisants à l’égard de son système judiciaire.

« Les victimes des actes terroristes du FLN, certes moins célèbres, ont tout autant droit à la justice que M. Rusesabagina et ses coaccusés. Pour cette raison, la rencontre bilatérale prévue au niveau ministériel, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York (Etats-Unis), n’aura plus lieu », a indiqué le ministère rwandais des Affaires étrangères.