InternationalAFP




Le ministre de la Justice choisi par Trump sur le gril du Sénat

Le processus de confirmation de Bill Barr, désigné ministre de la Justice des Etats-Unis par Donald Trump, débute mardi avec…

Le processus de confirmation de Bill Barr, désigné ministre de la Justice des Etats-Unis par Donald Trump, débute mardi avec son audition devant des sénateurs bien décidés à percer ses intentions quant à l’ultra-sensible enquête russe.

Le juriste de 68 ans, qui a déjà été « Attorney General » sous George H.W. Bush au début des années 90, doit selon la Constitution obtenir le feu vert du Sénat pour faire son retour au gouvernement.

Les républicains disposant d’une majorité confortable de 53 sièges sur 100, la partie est plutôt bien engagée.

Mais William, dit Bill, Barr devra dissiper les soupçons nés après la révélation d’écrits dans lesquels il critiquait vivement l’enquête sur les soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump lors de la présidentielle de 2016.

Dans un mémo adressé en juin au gouvernement, il avait manifesté ses inquiétudes sur un volet de l’enquête selon lui « irrémédiablement mal conçu » et « grossièrement irresponsable », a révélé le Wall Street Journal.

En tant que ministre de la Justice, il sera amené à superviser les investigations du procureur spécial Robert Mueller et l’opposition démocrate craint qu’il n’essaie de lui rogner les ailes.

Est-ce que ce mémo « était une préface pour couper court à l’enquête ou essayer de dissimuler ses conclusions au public américain ? », s’est interrogé le sénateur démocrate Tim Kaine, tandis que le chef du groupe au Sénat Chuck Schumer appelait le président à retirer sa candidature.

Les républicains ont toutefois volé à son secours.

Bill Barr « a une très haute opinion de M. Mueller et est déterminé à le laisser finir son travail », a déclaré le sénateur Lindsey Graham après l’avoir rencontré mercredi.

Les deux hommes se connaissent bien. Quand Bill Barr était ministre de la Justice de 1991 à 1993, Robert Mueller dirigeait la direction des affaires pénales du ministère.

M. Barr avait loué le choix de le nommer procureur spécial de l’enquête russe en mai 2017, se disant « confiant » sur le fait que M. Mueller « ne laisserait pas l’enquête dégénérer en chasse aux sorcières sans fin ».

– « Rien de mal » –

Diplômé de l’université de Columbia, Bill Barr a notamment travaillé pour l’agence de renseignements CIA et des tribunaux de la capitale fédérale avant de se mettre au service du président H.W. Bush.

Après l’élection du démocrate Bill Clinton, il était parti dans le secteur privé, notamment au service de l’opérateur américain de télécoms Verizon. Il travaillait dernièrement pour un grand cabinet d’avocats new-yorkais.

Il commentait régulièrement l’actualité et certains de ses propos ont fait se lever les sourcils dans les rangs démocrates.

Il a notamment soutenu le limogeage du chef du FBI James Comey par Donald Trump: « Je trouve assez compréhensible que l’administration ne souhaite pas un directeur du FBI qui ne respecte pas les limites établies de son pouvoir. »

Il avait également défendu l’appel du milliardaire à l’ouverture d’une enquête sur sa rivale démocrate à la présidentielle Hillary Clinton. « Il n’y a rien d’intrinsèquement mal à ce qu’un président demande une enquête », avait-il déclaré, alors que la Constitution prévoit une stricte séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire.

S’il est confirmé par le Sénat, il remplacera Jeff Sessions, limogé en novembre par Donald Trump qui lui reprochait de s’être récusé dans l’enquête russe, le privant ainsi d’un pare-feu.

L’intérim est assuré par le directeur de cabinet de Jeff Sessions, Matthew Whitacker.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne