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Le Monument de la Renaissance africaine de Dakar, un site qui vaut le détour

Le Monument de la Renaissance africaine qui trône majestueusement sur l'une des deux Mamelles (montagnes) de Ouakam (commune de Dakar),…

Le Monument de la Renaissance africaine qui trône majestueusement sur l’une des deux Mamelles (montagnes) de Ouakam (commune de Dakar), est un endroit prisé des Sénégalais et des étrangers pour le cadre idyllique qu’il offre, surtout en cette période de grandes vacances estivales.Le soleil darde ses rayons, faisant régner une chaleur d’étuve. N’empêche, les visiteurs sont nombreux et sous le pont menant vers le Monument de la Renaissance africaine, des vendeuses leur proposent divers fruits dont le « maad » (saba senegalensis) et de l’arachide, la principale production agricole du pays.

Non loin, au pied de l’imposant édifice, un groupe de photographes est à l’affût d’éventuels clients. Sur les marches donnant accès au monument, l’on prend des photos de groupes par-ci et des selfies par-là.

Il faut avoir de l’endurance pour gravir les plus de 200 marches menant au pied du Monument de la Renaissance africaine. Agé de 13 ans,  Moussa Barry, un élève en classe de CM2, a réussi ce parcours du combattant et a du mal à cacher sa satisfaction. « J’habite à Pikine Technopole (banlieue de Dakar) et c’est la première fois que je viens ici. C’est trop beau. Je suis très content et j’aimerai y revenir le plus souvent possible », lance-t-il d’une voix émue.

Haut de 52 mètres, le Monument est composé de l’image d’un couple et de son enfant, scrutant majestueusement l’horizon. Faites de bronze et de cuivre, les trois statues ont officiellement été inaugurées le 3 avril 2010, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal.

Pour le concepteur Me Abdoulaye Wade, président du Sénégal de 2000 à 2012, cette famille toisant le ciel avec un homme qui porte sur un bras son enfant et, de l’autre main, tient sa femme par la taille, montre « une Afrique sortant des entrailles de la terre, quittant l’obscurantisme pour aller vers la lumière ».

Cette symbolique, Macodou Fall, consultant en activités hôtelières et touristiques y tient énormément. « J’aime bien le côté panafricain du monument. Quand j’y suis, je n’ai pas l’impression d’être au Sénégal mais un peu partout en Afrique », a-t-il affirmé. M. Fall, vêtu d’une chemise bleue ciel à rayures assortie d’une casquette verte, est un habitué du Monument de la Renaissance africaine où il retrouve souvent des amis européens. Aujourd’hui, il est assis sur un banc en compagnie de son fils Mehdi, un franco-sénégalais. Ensemble, ils profitent de la vue panoramique sur la capitale sénégalaise que leur offre le Monument.

Regrettant certains clivages politiques ayant négativement impacté la fréquentation du site, ce fervent défenseur de la destination Sénégal qui a vécu 27 ans à Paris, a tenu à rappeler que « les Français ne voulaient pas de la Tour Eiffel au début parce qu’ils la considéraient comme un tas de ferraille. Aujourd’hui, c’est l’un des monuments les plus visités au monde ».

En tout cas, son fils Mehdi Fall est conquis par le gigantisme de l’œuvre artistique produite par les mains expertes du célèbre architecte Pierre Goudiaby Atépa qui a également signé le siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Dakar.

« Quand on arrive dans la capitale sénégalaise, le Monument de la Renaissance africaine est la première chose qui frappe vu sa hauteur et sa beauté. J’espère qu’il va attirer de nombreux touristes », a confié ce fonctionnaire français résidant dans le 17ème arrondissement de Paris.

Une réputation au-delà des frontières

Buba Manjang, confortablement installé sur un banc, a, lui, les yeux rivés sur son bloc-notes. En fait, cet auto entrepreneur gambien est en pleine cogitation. « Je suis arrivé au Sénégal trois jours avant la fête de la Tabaski. J’habite aux Almadies (quartier chic de Dakar) et je viens au monument chaque jour parce qu’il y a une belle vue. J’en profite pour lire et pour réfléchir sur mon business en vue de le développer davantage. C’est un cadre propice à la réflexion », a-t-il expliqué.

De grande taille et de teint noir, Aymerick Mendy, 19 ans, affiche un large sourire au sortir de sa visite du Monument avec deux amis. Le jeune homme habitant à Paris, est au Sénégal, pays de ses parents, depuis le 7 août dernier pour y passer ses vacances. « C’est un grand monument. J’en ai entendu parler en France. Comme l’île de Gorée, tout le monde le connaît. Il est impressionnant parce qu’il y a plusieurs étages. C’est un beau lieu et je conseillerai à plusieurs personnes d’y faire un tour », lance-t-il avec enthousiasme.

« Waouh ! C’est vraiment magnifique », s’exclame Dzowe Ekame Nadine, une étudiante camerounaise arrivée récemment à Dakar pour poursuivre ses études à la Faculté des sciences et technologies de l’Education et de la Formation (Fastef, ex Ecole normale supérieure).

Vêtue d’une robe d’été multicolore, elle est accompagnée d’un compatriote. « Des proches qui sont déjà venus ici, nous ont conseillés de visiter le monument. Les statuettes qui sont exposées à l’intérieur sont impressionnantes. Je suis très satisfaite et je recommanderai cet endroit à ceux qui viendront au Sénégal ». Pas encore acclimatée, elle avoue avoir des soucis relatifs « à la nourriture et à la communication parce que tout le monde ne s’exprime pas en français ».

Un investissement rentable ?

L’érection du Monument de la Renaissance africaine avait fait couler beaucoup d’encre entre partisans et détracteurs. Qu’à cela ne tienne, son intelligente exploitation pourrait valoir d’importantes retombées économiques au Sénégal.

« Nous avons enregistré 54 000 visiteurs en 2017. La visite de la statue s’arrêtant au 3ème étage, coûte 1000 F CFA. Pour aller au 15ème étage, c’est-à-dire le sommet, c’est 3000 F CFA pour les Sénégalais et 6500 F CFA pour les étrangers y compris les africains », renseigne Ousseynou Bissichi, directeur des opérations de visite du Monument de la Renaissance africaine.

Les travaux de cet ouvrage, dont la durée de vie est estimée à 1 200 ans, ont débuté en 2002. Ils ont coûté entre 9 et 15 milliards de FCFA (15 à 23 millions d’euros).

Si le rythme de fréquentation du Monument de la Renaissance africaine continue de croître, nul doute que l’investissement devrait rapidement être amorti.

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