InternationalAFP




Le nouveau maire d’Athènes Costas Bakoyannis, relève d’une dynastie de droite

Costas Bakoyannis, élu dimanche maire d'Athènes près de deux décennies après sa mère, est issu d'une grande dynastie politique grecque.…

Costas Bakoyannis, élu dimanche maire d’Athènes près de deux décennies après sa mère, est issu d’une grande dynastie politique grecque.

Surfant sur un raz-de-marée de droite, le quadragénaire l’a emporté sans surprise avec plus de 65% des suffrages sur son rival de gauche, Nassos Iliopoulos, qui était soutenu par le parti du Premier ministre Alexis Tsipras.

« Aujourd’hui Athènes ne change pas simplement de maire, la ville change d’ère », a promis Costas Bakoyannis.

Tout sourire, le nouvel édile succède ainsi au sortant de centre-gauche, Giorgos Kaminis, en poste pendant deux mandats.

Cet homme élancé, qui se décrit volontiers comme un bourreau de travail, a d’ailleurs assuré qu' »il allait travailler 24 heures sur 24 pour tous les Athéniens », avant de remercier « sa famille qui l’a soutenu pendant toute sa campagne ».

Tempes grisonnantes, ce père de quatre enfants a baigné dans la politique dès le plus jeune âge, descendant d’une grande dynastie originaire de Crète, où l’on s’engage de génération en génération sous la bannière du parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND).

Son oncle, Kyriakos Mitsotakis, le dirigeant national de ND, sera le principal challenger d’Alexis Tsipras au poste de Premier ministre aux prochaines législatives anticipées de juillet.

Fils de Dora Bakoyannis, première femme maire d’Athènes élue juste avant les Jeux Olympiques de 2004, le nouvel édile est aussi le petit-fils de l’ancien Premier ministre Constantin Mitsotakis (1990-1993), décédé en 2017 à 98 ans.

Sa mère, venue le féliciter dimanche, a également été ministre de la Culture sous le gouvernement de son père et plus tard, ministre des Affaires étrangères (2006-2009).

Dans une capitale encore marquée par la crise économique et celle des migrants, Costas Bakoyannis s’est engagé à « tonifier l’entrepreneuriat et l’emploi » et à faire d’Athènes « un centre culturel mondial ».

Avec ses bâtiments délabrés et ses trottoirs défoncés, la mairie d’Athènes (664.000 habitants) reste marquée par la récession, avec un taux de chômage encore à 19,2% en février (contre 34,5% en 2017).

Diplômé en sciences politiques dr Harvard, Costas Bakoyannis avait été à 33 ans maire de la petite ville de Karpenissi en 2010, puis gouverneur de la région du centre de la Grèce, en 2014.

– Son père député assassiné –

« Un maire n’est pas élu pour s’occuper de la paix mondiale. Un bon maire pour Athènes est celui qui réveille la ville le matin et la borde quand la nuit tombe », avait-il aussi clamé en campagne électorale.

Comme son oncle au niveau national, Costas Bakoyannis a fait de la sécurité publique une priorité, surfant sur la vague de critiques anti-Tsipras et sa prétendue inaction face aux actes de vandalisme des anarchistes.

Il n’avait que 11 ans lorsque son père Pavlos, un avocat, député de ND, a été assassiné par l’organisation d’extrême gauche « 17 Novembre », demantélée en 2000.

Il avait confié être « fou furieux » de la décision de l’administration Tsipras d’accorder plusieurs permissions de sortie au meurtrier de son père, Dimitris Koufodinas, l’un des principaux dirigeants de cette organisation extrémiste.

« Ils devraient faire leur signe de croix, s’ils croient en Dieu, et espérer que je ne devienne pas maire », avait déclaré Costas Bakoyannis, peu après qu’une de ses permanences électorales eut été enduite de peinture en marge d’une manifestation de soutien à Dimitris Koufodinas.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne