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Le pape en Lettonie, une visite sous le signe de l’oecuménisme

Petite nation balte à dominante protestante, la Lettonie a accueilli lundi le pape François en espérant que cette visite sous…

Petite nation balte à dominante protestante, la Lettonie a accueilli lundi le pape François en espérant que cette visite sous le signe de l’oecuménisme aiderait à mieux placer leur pays sur la carte du monde et à renforcer l’unité nationale.

Ketija Strazda, jeune juriste lettone, est luthérienne, mais elle est venue à la rencontre du pape, lundi matin à Riga, avec curiosité, voire avec émotion: « Il est chef d’une grande religion, il fera connaître mon pays à l’étranger ».

Cherchant à assurer au pape la plus grande audience dans ce pays de 1,9 million d’habitants, le gouvernement a décrété ce lundi jour férié.

Sa visite « devrait renforcer l’unité nationale », pense la jeune femme, qui s’est jointe avec son compagnon à quelques centaines de personnes venues applaudir le chef de l’Eglise catholique, malgré un ciel froid et pluvieux, devant le monument de la liberté dans le centre de Riga, une immense statue de femme aux bras levés.

Le pape visite la Lettonie – comme la Lituanie samedi et dimanche derniers, et l’Estonie mardi – dans l’année du centenaire de leur indépendance.

Occupée d’abord par les Allemands, puis par l’URSS pendant près d’un demi-siècle, la Lettonie est encore en train de construire sa relativement jeune identité nationale, maintenant fermement installée dans l’Union européenne et dans l’Otan.

– Amitié entre les Eglises –

Mû apparemment par le même sentiment de gratitude, le président Raimonds Vejonis, chef de l’Etat laïc letton, est allé jusqu’à affirmer que « la foi rapproche les pays au-delà de leurs différences nationales ».

Les protestants sont majoritaires (25%) en Lettonie et les orthodoxes sont à peu près 11%, moins nombreux que les catholiques (21%, selon le Vatican).

L’oecuménisme – qui s’inscrit bien dans la recherche de l’unité nationale – est donc l’un des thèmes dominants de la visite. Le pape a rencontré dix chefs de confessions chrétiennes, luthériens, orthodoxes russes, baptistes, méthodistes et épiscopaliens, lundi en la cathédrale luthérienne de Riga.

Celle-ci, immense temple de briques rouges, est la plus grande cathédrale médiévale des pays baltes et abrite l’un des plus grands orgues du monde.

Elle avait été fermée en 1959 par les autorités soviétiques pour devenir une salle de concert, avant d’être restituée aux luthériens en 1989.

C’est dans ce cadre majestueux que le pape a loué « l’amitié entre les diverses Eglises chrétiennes, qui ont réussi à créer de l’unité en gardant la richesse et la singularité propres à chacune », se réjouissant d’un « oecuménisme vivant » caractéristique de la Lettonie.

Tabita et Helga, deux jeunes filles portant les T-shirts rouges des volontaires mobilisés pour organiser la visite du pape, distribuent aux passants des petits drapeaux aux couleurs du Vatican. Elles sont catholiques.

« Grâce à la visite du pape, plus de gens trouveront peut-être le chemin qui conduit vers Dieu », espèrent-elles, rappelant indirectement que la pratique religieuse des Lettons est notablement plus faible que chez leurs voisins lituaniens.

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