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Le parti travailliste britannique s’apprête – peut-être – à trancher sur le Brexit

Miné par les divisions, le Labour, principal parti d'opposition britannique, s'apprête à voter lundi sur sa position sur le Brexit…

Miné par les divisions, le Labour, principal parti d’opposition britannique, s’apprête à voter lundi sur sa position sur le Brexit et pourrait décider… de décider plus tard, comme le souhaite son chef Jeremy Corbyn, pressé de prendre position pour le maintien dans l’UE.

Le congrès du parti s’est ouvert ce week-end dans la station balnéaire de Brighton (sud de l’Angleterre) en plein déchirement autour du Brexit.

Jeremy Corbyn affirme que s’il arrive au pouvoir, son gouvernement organisera un référendum proposant d’un côté une « offre crédible » d’accord de sortie de l’Union européenne, qui inclurait notamment « une nouvelle union douanière » avec l’UE et des garanties sur les droits sociaux et l’environnement, et de l’autre le maintien.

Plus de trois ans après le référendum de juin 2016, le Brexit a déjà été repoussé deux fois. L’échéance est désormais fixée au 31 octobre et le Premier ministre conservateur Boris Johnson veut coûte que coûte sortir de l’UE à cette date, malgré une loi qui lui impose de demander un nouveau report s’il ne parvient pas à conclure un accord dans le mois qui vient.

Chez les travaillistes, des poids lourds pressent Jeremy Corbyn de prendre position pour rester dans l’Union européenne, à l’instar de Tom Watson, numéro deux du parti. Il appelle le Labour a soutenir « sans ambiguïté » le maintien dans l’UE lors d’un référendum qu’il souhaite voir se tenir avant même des élections législatives anticipées.

Signe de l’ampleur de la crise qui secoue le parti, Tom Watson a échappé de peu à une tentative de suppression de son poste de chef adjoint, initiative dont Jeremy Corbyn, chef du Labour depuis 2015, n’avait pas connaissance. « Elle n’a pas eu lieu, je suis intervenu », a déclaré dimanche Jeremy Corbyn sur la BBC.

Le leader travailliste de 70 ans souhaite d’abord arriver au pouvoir, puis négocier un accord avec Bruxelles et organiser un nouveau référendum.

– Congrès spécial –

Mieux vaut-il rester dans l’UE ou la quitter ? « Ca dépend de l’accord que vous avez avec l’Union européenne à l’extérieur », a déclaré dimanche Jeremy Corbyn dans une interview à la BBC.

Pour définir la ligne du parti sur la question, il souhaite que se tienne une « consultation », un congrès spécial.

Le congrès doit voter lundi en fin de journée sur la question.

Mais la cote de confiance de Corbyn est la plus basse jamais enregistrée pour un leader de l’opposition au Royaume-Uni, selon un sondage Ipsos MORI publié en fin de semaine dernière. Trois quarts (76%) des sondés sont mécontents de son action.

Les sondages en vue d’élections générales ne sont guère plus réjouissants pour le Labour, très nettement distancé par le Parti conservateur de Boris Johnson.

Une étude Opinium / Observer publiée dimanche donne même 15 points d’avance aux Tories, avec 37% d’intentions de vote, contre 22% pour le Labour.

Et seuls 31% des sondés jugent que l’approche des travaillistes et claire, contre 58% pour celle des conservateurs et la ligne de Boris Johnson de quitter quoi qu’il arrive l’Union européenne au 31 octobre. Les Libéraux démocrates (centristes), qui promettent de revenir purement et simplement sur le Brexit sans référendum, arriveraient en troisième position avec 17%.

Jeremy Corbyn a aussi perdu l’un des ses proches conseillers, Andrew Fishern, qui selon le Sunday Times démissionne car il ne croit pas aux chances du parti lors des prochaines élections. Le leader travailliste a assuré qu’Andrew Fisher restait jusqu’à la fin de l’année, « il sera là pour la campagne ».

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