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Le président iranien va chercher des soutiens à l’ONU face à Washington

Le président iranien Hassan Rohani a quitté Téhéran lundi pour assister aux travaux de l'Assemblée générale de l'ONU à New…

Le président iranien Hassan Rohani a quitté Téhéran lundi pour assister aux travaux de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, où il va chercher des soutiens face aux pressions « cruelles » des Etats-Unis.

Son départ intervient au moment où les autorités iraniennes ont indiqué qu’un tanker battant pavillon britannique arraisonné en juillet dans le détroit d’Ormuz était désormais « libre de ses mouvements ».

« Pour nous, c’est essentiel de participer à l’Assemblée générale de l’ONU », a dit M. Rohani avant de monter dans l’avion. « Les Américains ne veulent pas laisser (l’Iran participer), mais nous tenons à le faire ».

Téhéran et Washington sont à couteaux tirés depuis que, en mai 2018, les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, rétablissant des sanctions économiques contre la République islamique dans le cadre d’une campagne de « pression maximale ».

« Les actions cruelles qui ont été engagées contre la nation iranienne, ainsi que les problèmes compliqués auxquels notre région est confrontée doivent être expliqués aux peuples et aux nations du monde », a dit M. Rohani.

La tension est particulièrement palpable dans le Golfe depuis qu’en mai, l’Iran a commencé à réduire ses engagement en matière nucléaire, et une série d’attaques mystérieuses contre des pétroliers et des installations sur cette voie navigable stratégique.

Washington a depuis formé une coalition militaire maritime pour protéger la navigation, rejointe les 18 et 19 septembre par Ryad et Abou Dhabi.

– Escalade en Arabie Saoudite –

La pression est montée d’un cran supplémentaire au lendemain d’une attaque aérienne le 14 septembre contre des installations pétrolières stratégiques en Arabie Saoudite, que Washington et Ryad ont, à des degrés différents, attribué à Téhéran.

Lundi, le Premier ministre britannique Boris Johnson a à son tour accusé l’Iran d’être « avec un très haut degré de probabilité » derrière ces attaques. Il s’exprimait à bord d’un avion l’emmenant au siège de l’ONU, où il doit notamment rencontrer le président iranien.

Les relations brouillées de longue date entre Londres et Téhéran s’étaient encore dégradées après la saisie du navire Stena Impero le 19 juillet par l’Iran pour « non-respect du code maritime international ».

Le porte-parole du gouvernement iranien Ali Rabiei a déclaré lundi que ce tanker était désormais « libre de ses mouvements », sans préciser quand le navire reprendrait la mer.

Cette avancée intervient après qu’un pétrolier iranien eut été autorisé le 15 août par le tribunal de Gibraltar à repartir de ce territoire britannique situé à l’extrême sud de l’Espagne, après avoir été saisie le 4 juillet.

Avant de s’envoler pour New York, le président Rohani a en outre déclaré que l’Iran présenterait à l’ONU un plan de coopération régionale destiné à assurer la sécurité des eaux du Golfe.

Il a invité les autres pays riverains du Golfe à rejoindre cette coalition.

– Trump-Rohani? Peu probable –

Depuis son retrait de l’accord nucléaire, Washington a multiplié les sanctions économiques contre la République islamique, mais aussi contre les Gardiens de la Révolution et certains hauts dirigeants iraniens, dont le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif.

En réponse, l’Iran a progressivement réduit ses engagements pris dans le cadre de l’accord, qui prévoyait de réduire les sanctions contre Téhéran en échange de son engagement à ne pas fabriquer l’arme nucléaire.

Les Etats-Unis vont chercher à l’ONU un soutien international face à Téhéran, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Il a toutefois souligné sur la chaîne ABC vouloir que le président Trump « donne à la diplomatie toutes les chances de réussir ».

Au lendemain des attaques en Arabie Saoudite, Donald Trump avait accru les sanctions contre la Banque centrale iranienne, présentées comme « les plus sévères jamais imposées à un pays ».

Ce nouveau durcissement pourrait avoir porté un coup de grâce aux efforts de la France pour organiser une rencontre entre MM. Rohani et Trump à New York.

Le président français Emmanuel Macron a néanmoins dit garder l’espoir que « quelque chose se passe » sur le dossier iranien lors de l’AG de l’ONU, même si les attaques contre l’Arabie Saoudite ont « changé la donne ».

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