Le président nigérian Muhammadu Buhari a promis de poursuivre sa lutte contre la corruption dans une déclaration musclée à la veille du début de son second mandat.
« Je trouve frustrant de ne pas pouvoir aller plus vite pour poursuivre et sanctionner les personnes corrompues », a déclaré l’ancien général âgé de 76 ans lors d’une interview à la télévision d’Etat diffusée lundi soir.
« Nous avons fait quelques progrès, nous avons récupéré un certain nombre de biens et d’argent dans des banques en Europe et en Amérique », a assuré le président Buhari qui a été réélu en février et doit prêter serment mercredi pour un nouveau mandat de quatre ans.
Il est arrivé au pouvoir en 2015 sur la promesse de s’attaquer à la corruption endémique dans le premier pays producteur de pétrole d’Afrique, mais ses détracteurs l’ont accusé de se livrer à une chasse aux sorcières politique, nombre des personnes visées appartenant à l’opposition.
M. Buhari a incriminé la lenteur du processus judiciaire qui a ralenti les progrès de la lutte anti-corruption jusqu’ici.
« Même avec la contribution de lanceurs d’alerte, vous devez vous rendre à la police pour tout le tralala d’une enquête complète avant des poursuites », a-t-il ajouté. « La frustration, c’est que ça prend trop de temps… Je dois veiller à ce que ceux qui ont nui à notre économie soient punis. »
Son premier mandat a été retardé par des querelles avec les députés qui, entre autres choses, ont bloqué pendant plusieurs mois l’adoption du budget de l’an dernier.
Dans son interview, M. Buhari a critiqué ceux qui s’étaient opposés à lui. « Quand ils prétendent que ce sont eux le gouvernement et non l’exécutif, c’est le problème », a rétorqué le chef de l’Etat du pays le plus peuplé du continent.
« Je leur ai demandé: comment peut-on tenir le pays en otage pendant sept mois sans adopter un budget ? J’ai dit, personnellement, ils ne me font pas de mal, ils font du mal au pays. Donc, en termes de patriotisme, je crois que je dois leur donner une très mauvaise note ».