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Le régime de transit, un des freins à l’intégration de la CEMAC (BM)

Le régime de transit représente l'une des principales complications de l'intégration commerciale au sein de la Communauté économique et monétaire…

Le régime de transit représente l’une des principales complications de l’intégration commerciale au sein de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), selon un rapport de la Banque mondiale (BM).Intitulé «Briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale», ce document, auquel APA a pu accéder lundi, constate que si la composante monétaire de l’intégration régionale est opérationnelle depuis de nombreuses années, les dispositions relatives à la libre circulation des biens, des personnes et des services, elles, «restent problématiques».

Ici, déplore le rapport, les dispositions relatives aux échanges de produits agricoles ne sont pas claires, et les dispositions relatives à la libre circulation des personnes, c’est-à-dire les commerçants agricoles transfrontaliers, ne sont pas uniformes, le secteur agricole restant par ailleurs largement sous-développé en dépit d’un vaste potentiel de production et de commerce de la région dans le secteur.

Dans toute la région, et selon la BM, les importations agricoles représentent près d’un cinquième de la facture totale des importations, le Cameroun et la République du Congo ayant chacun importé pour plus d’un milliard de dollars de produits agricoles en 2015.

Or, déplore l’institution financière, la volatilité des prix, due aux coûts commerciaux élevés et aux obstacles commerciaux, entrave le secteur agroalimentaire de la sous-région qui représente un marché de 48,5 millions de personnes pour plus de 3 millions de kilomètres carrés.

Dans cet espace dont sont membres le Cameroun, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République centrafricaine, la République du Congo et le Tchad, les exportations ne représentent que 2,1% du total des exportations, contre 3,9% du total des importations.

Sur ce marché sous-régional, la BM déplore le manque de clarté dans l’application des règlements commerciaux et des règles douanières, entraînant une multitude de coûts formels et informels aux frontières, les paiements effectués dans les corridors routiers contribuant à gonfler le coût global du commerce.

En sus des coûts élevés du commerce et la lourdeur des procédures, la situation sécuritaire dans la région et les fréquentes crises politiques viennent aggraver les impacts subis par le commerce agricole, augmentant ainsi les pertes, les risques que les commerçants doivent prendre et l’informalité.

Les prix finaux à la consommation au sein de la CEMAC, selon la Banque, reflètent les processus commerciaux coûteux et lourds, une multitude de facteurs nationaux, frontaliers et étrangers contribuant à l’augmentation des prix des produits agricoles, entraînant en retour une hausse des prix à la consommation ainsi qu’une réduction de la marge des producteurs.

La réduction des inefficacités commerciales au niveau du marché, dont les coûts sur les principaux facteurs de coût représentent 42% du total, nécessite certes des investissements dans les infrastructures, des réformes politiques/de gouvernance et de meilleurs systèmes d’information, mais des solutions pour éliminer les tracasseries le long des corridors de transport pourraient, selon le rapport, réduire les prix des denrées alimentaires de 14%.

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