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Le RIP, instrument du déploiement de la fibre dans les campagnes

Pour permettre le déploiement de la fibre dans les zones les moins denses du territoire, l'Etat a mis en place,…

Pour permettre le déploiement de la fibre dans les zones les moins denses du territoire, l’Etat a mis en place, dans le cadre du plan France très haut débit (THD), les réseaux d’initiative publique (RIP), gérés par les collectivités locales.

– Qu’est ce qu’un RIP?

Il s’agit d’un réseau dont le déploiement se fait sous la direction d’une collectivité territoriale, le plus souvent un ou plusieurs départements ou d’une région. Il existe 84 projets de RIP en France, selon l’Agence du numérique. Les collectivités lancent un appel à projet et choisissent l’entreprise qui le déploiera. Selon le niveau d’implication choisi dans le cahier des charges, le prestataire peut ne prendre en charge que le déploiement mais également son exploitation, son entretien et sa commercialisation auprès des fournisseurs d’accès internet (FAI), au travers de la structure créée par la collectivité pour gérer le RIP.

Le financement des déploiements est apporté pour partie par les entreprises choisies pour assurer le déploiement et pour partie par l’Etat et les collectivités, dans le cadre du plan France très haut débit, qui prévoit un montant total de subventions de l’ordre de 6,5 milliards d’euros. Au total, 45% de la population française sera connectée au très haut débit fixe via un RIP.

– Pourquoi a-t-on créé les RIP?

Lors du lancement du plan France THD, la France était divisée en trois zones: les zones très denses (les principales agglomérations françaises), où les opérateurs se concurrencent par les infrastructures et déploient donc chacun leur réseau, les zones moyennement denses, où un « appel à manifestation d’intention d’investir » (AMII) a été lancé et sur lesquels deux opérateurs déploient, en co-investissement avec les autres, et enfin les zones les moins denses, où le déploiement a été confié aux RIP.

L’objectif était d’adapter le déploiement aux possibilités de retour sur investissement pour les opérateurs. Dans les zones très denses, où il est possible de connecter beaucoup de logements rapidement, la différence doit se faire par la qualité du réseau. Dans la zone AMII, le partage de réseau est possible afin de réduire le coût du déploiement pour les opérateurs. Pour les zones RIP enfin, où il ne serait pas économiquement intéressant de déployer un réseau rapidement, les collectivités et l’Etat participent au financement.

– Qui déploie la fibre sur les RIP?

De nombreux acteurs, inconnus du grand public, travaillent donc au déploiement de la fibre dans les zones rurales. Si Orange et SFR ont remporté plusieurs appels d’offres, une bonne part du déploiement est réalisée par d’autres acteurs, opérateurs d’infrastructure, qui se rémunèrent ensuite sur la location des prises par les FAI. Les principaux acteurs sur ce secteur sont, hors Orange et SFR, Altitude Infrastructure, Axione, Covage ou encore TDF.

– Où sont les grand opérateurs?

Depuis plusieurs années, les opérateurs d’infrastructures de RIP comme les collectivités se plaignaient de l’absence des principaux opérateurs (Orange, SFR, Free, Bouygues Telecom) sur leurs réseaux. Difficile en effet de louer des prises fibrées si les opérateurs ne viennent pas. Si de nombreux FAI alternatifs ont profité de l’absence des gros pour se faire une place, à l’image de Vitis, avec sa marque VideoFutur, Coriolis ou encore NordNet, collectivités et opérateurs d’infrastructures estiment qu’il est plus difficile de convertir les clients à la fibre si les quatre principaux opérateurs sont absents.

Ces derniers ont en effet jusqu’ici privilégié leurs propres réseaux sur les zones très denses ou les réseaux en co-investissement de la zone AMII, parties du territoire où ils mettent directement de l’argent, pour acquérir de nouveaux abonnés fibrés. Ils soulignaient également la difficulté technique d’arriver sur un nouveau RIP, du fait de la diversité des structures et de leurs systèmes d’information, nécessitant des adaptations techniques.

La donne a évolué depuis le début 2019, les quatre grands chacun ayant annoncé la signature de plusieurs accords avec des RIP afin de venir y commercialiser leurs offres.

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