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Le Zimbabwe sous Mugabe

Voici les principales dates du Zimbabwe pendant les 37 ans (1980-2017) du règne sans partage de l'ancien président Robert Mugabe,…

Voici les principales dates du Zimbabwe pendant les 37 ans (1980-2017) du règne sans partage de l’ancien président Robert Mugabe, qui vient de décéder à l’âge de 95 ans.

– De la Rhodésie au Zimbabwe –

En 1965, le Premier ministre Ian Smith déclare l’indépendance de la Rhodésie du sud, non reconnue par Londres, pour sauvegarder les privilèges de la minorité blanche.

De 1972 à 1979, il entraîne le pays dans une guerre contre les nationalistes noirs qui fera au moins 27.000 morts.

Le 18 avril 1980, la Rhodésie devient indépendante, rebaptisée Zimbabwe, après 90 ans de colonisation britannique.

Robert Mugabe, le chef de l’Union nationale africaine du Zimbabwe (Zanu), est Premier ministre et son partenaire de lutte Joshua Nkomo, chef de l’Union populaire africaine du Zimbabwe (Zapu), ministre de l’Intérieur.

En février 1982, M. Nkomo, accusé de complot, est limogé. La répression de ses partisans dans son fief du Matabeleland (sud-ouest) fait 20.000 morts.

Fin 1987, Robert Mugabe devient président après une réforme constitutionnelle. Deux ans plus tard, Zanu et Zapu fusionnent pour former la Zanu-PF, parti unique qui renonce en 1991 au marxisme-léninisme et adopte l’économie de marché.

– Violente réforme agraire –

Le 28 février 2000, les vétérans de la guerre d’indépendance commencent à occuper les fermes appartenant à la minorité blanche, après le rejet d’un projet de Constitution qui devait renforcer les pouvoirs du président et permettre d’exproprier les fermiers blancs sans indemnisation.

Plus de 4.000 des 4.500 agriculteurs blancs du pays sont dépouillés de leurs exploitations.

– Mugabe s’accroche –

En mars 2002, Robert Mugabe est réélu lors d’un scrutin contesté, marqué par de multiples violences.

En mars 2008, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) gagne le contrôle du Parlement. Son chef Morgan Tsvangirai devance Robert Mugabe au premier tour de la présidentielle, mais renonce à disputer le second face à la répression. Robert Mugabe est réélu et remporte à nouveau la présidentielle en 2013.

La même année, l’Union européenne (UE) commence à normaliser ses relations avec le Zimbabwe en levant la plupart des sanctions imposées depuis 2002 pour protester contre la violence politique et les atteintes aux droits de l’Homme.

– Purge –

Fin 2014, le chef de l’Etat, reconduit à la tête de la Zanu-PF, intronise son épouse Grace à la présidence de sa puissante Ligue des femmes.

Il conduit ensuite une vaste purge, limogeant notamment la vice-présidente Joice Mujuru, remplacée par le ministre de la Justice Emmerson Mnangagwa.

Le 14 avril 2016, le MDC rassemble plus de 2.000 manifestants à Harare lors de la plus importante marche organisée en une décennie contre Mugabe.

Le 6 novembre 2017, M. Mnangagwa, dont le poste est convoité par la Première dame, est limogé et fuit le pays.

– Coup de force de l’armée –

Le 13 novembre 2017, le chef de l’armée dénonce l’éviction du vice-président et prévient que l’armée pourrait « intervenir » si la « purge » ne cesse pas.

Dans la nuit du 14 au 15 novembre, des blindés prennent position à Harare. Le chef de l’État est placé en résidence surveillée avec sa famille. Le 19 novembre, la Zanu-PF démet M. Mugabe de ses fonctions et exclut son épouse.

Le 21 novembre, Robert Mugabe démissionne. Trois jours plus tard, M. Mnangagwa prête serment pour lui succéder et promet de lutter contre la corruption et de réduire la pauvreté.

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