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L’Eco est une manœuvre de la «Françafrique» (Universitaire)

A peine annoncée, la future monnaie ouest-africaine est violemment critiquée.Olivier Bilé est président du Mouvement pour l'émancipation et l'intégration monétaire…

A peine annoncée, la future monnaie ouest-africaine est violemment critiquée.Olivier Bilé est président du Mouvement pour l’émancipation et l’intégration monétaire de l’Afrique (MEIMA).  Réagissant, dimanche à l’annonce de la mutation du franc CFA en Eco, l’activiste camerounais deplore qu’elle a été faite par les présidents ivoirien et français, Alassane Ouattara et Emmanuel Macron, en l’absence des autres chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). «Bien étrange, pour une réforme dite historique !» estime t-il.

Pour lui, la convention monétaire liant la France à l’UEMOA demeure, la réforme proclamée ne vise pas le démantèlement des « accords néocoloniaux » mais simplement une révolution de surface éliminant les clauses les plus scandaleuses. Ces dernières concernent les contraintes du dépôt de 50% des réserves de change dans un compte d’opérations auprès du Trésor français, ou encore la présence d’officiels français au sein des conseils d’administration de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et de la Banque centrale des Comores (BCC).

La clause de la parité fixe entre l’Euro et l’Eco demeure, souligne le leader du MEIMA : «Celle de la prétendue garantie de convertibilité, véritable postulat vide, demeure également. Toutes choses qui perpétuent le principe selon lequel l’ECO va rester un sous-multiple de l’Euro-Franc», ce qui a pour effet de perpétuer le contrôle de cette nouvelle dénomination monétaire par l’ancienne puissance coloniale.

Pour M. Bilé, les mécanismes qui sont maintenus continueront à gouverner les accords de coopération monétaire, impacteront toujours négativement l’élément fondamental qui est celui de la détermination de la masse monétaire et, en conséquence, celle du niveau d’emploi en zone ÉCO ou Franc.

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) étant tenue à l’écart de ces annonces, il qualifie ce comportement de « mépris » pour ses dirigeants ainsi que les autres parties prenantes d’Afrique de l’ouest, considérées comme « incultes » en matière de sciences économiques, et qui n’auront d’autre choix que d’obtempérer et de s’arrimer à cette réforme qui, à son sens, n’est que « supercherie et entourloupe ».

Les États anglophones, membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), ne sont manifestement pas partants pour l’ECO, fait observer Olivier Bilé pour qui l’opération de charme de M. Macron vers son homologue ghanéen, Akoufo Ado, n’a point prospéré.

Pour le président du MEIMA le défi, pour les États africains, c’est l’accès à une autodétermination pleine et entière sur le plan monétaire, condition sine qua non de leur véritable émancipation économique, sociale et politique.

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