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L’écrémage des candidats démocrates à la Maison Blanche a commencé

Déjà quatre ont jeté l'éponge, et le couperet pourrait tomber pour d'autres dès cette semaine: la course bondée à l'investiture…

Déjà quatre ont jeté l’éponge, et le couperet pourrait tomber pour d’autres dès cette semaine: la course bondée à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2020 ne sourit pas aux « jeunes » candidats, qui restent dans l’ombre des éléphants des primaires.

En cette fin d’été, le cercle vicieux des campagnes américaines s’accélère pour les petits candidats: ils n’ont pas réussi à briller aux deux premiers débats télévisés, ni dans leurs campagnes, et les dons ne rentrent pas… ce qui en retour les pousse à la faillite.

Le parti démocrate a en outre choisi d’accélérer l’écrémage en imposant un nombre minimum de donateurs pour participer au prochain débat, le 12 septembre. Rater cette scène pourrait signer la fin de l’aventure pour beaucoup.

Ce sont donc les plus connus – et les plus âgés – qui monopolisent le haut du classement depuis le début de la course. Malgré un été tourmenté, Joe Biden, l’ancien vice-président de Barack Obama, reste intouchable avec près de 30% des intentions de vote. Il est suivi par le sénateur indépendant Bernie Sanders (16%), revenant de 2016, et par la sénatrice progressiste Elizabeth Warren (15,4%).

Parmi les nouvelles têtes, les poursuivants les plus sérieux sont la sénatrice Kamala Harris (7,4%), le jeune maire de South Bend Pete Buttigieg (5%) et l’ex-élu texan Beto O’Rourke (3%).

Mais la course est si cruelle qu’une personnalité de premier plan, le maire de New York lui-même, Bill de Blasio, pourrait ne pas réussir à se qualifier pour le prochain débat; il flirte avec les 0,5% dans les sondages.

« Certains candidats se sont rendus compte que, sans accès aux téléspectateurs, leurs candidatures étaient sans espoir. D’autres devraient parvenir à cette même conclusion sous peu », avance Kyle Kondik, politologue à l’université de Virginie.

Pour l’instant, 10 des 21 candidats sont certains d’être sur le plateau de télévision. La liste sera finalisée jeudi. S’ils sont trop nombreux, une seconde soirée pourrait être organisée le 13 septembre.

– « Avaler » la pilule Biden –

Contre vents et marées, certains petits candidats non qualifiés pour les débats pourraient s’accrocher encore jusqu’aux premiers votes de la primaire démocrate, dans l’Etat de l’Iowa le 3 février, s’ils ont assez de fonds pour financer leurs campagnes, souligne Christopher Arterton, professeur à l’université George Washington.

« Il y a une forme d’éternel optimisme pour ces candidats à la présidentielle » qui gardent en tête les illustres exemples de ceux que l’on n’attendait pas –comme Jimmy Carter (1977-1981) et Barack Obama– avant qu’ils ne remportent l’Iowa… puis la présidentielle, poursuit-il.

Malgré une série de gaffes, les doutes sur son âge (76 ans), les attaques de plus en ouvertes de ses rivaux et les piques acérées de Donald Trump, Joe Biden reste fermement en tête.

Pour beaucoup de démocrates, il faut avant tout trouver le candidat qui pourra battre Donald Trump en novembre 2020.

Son équipe de campagne joue sur cet argument, au point que sa populaire épouse a prononcé ces mots peu enthousiasmants la semaine dernière, devant des électeurs démocrates: « Votre candidat est peut-être meilleur que Joe sur, je ne sais pas, la santé (…) mais vous devez prendre en compte qui va pouvoir gagner cette élection, et peut-être, avaler un peu » la pilule, a déclaré Jill Biden.

« Votre but ultime doit être de battre Trump », a-t-elle résumé, alors que beaucoup s’attendaient à ce qu’il ne tienne pas la route.

Mais sa candidature « va s’effondrer une fois que nous commencerons à voter pour la primaire », se risque toutefois à pronostiquer Christopher Arterton.

Pourfendeuse de Wall Street, Elizabeth Warren, 70 ans, pourrait alors devenir la nouvelle favorite.

Après de bonnes prestations aux premiers débats et armée d’un programme déjà très détaillé, elle a grimpé cet été, ravissant même, dans plusieurs sondages, la deuxième place à Bernie Sanders avec qui elle partage la gauche de l’échiquier politique.

Elle « semble être en train de consolider le soutien des progressistes autour d’elle », souligne Mitchell S. McKinney, professeur à l’université du Missouri.

Si Elizabeth Warren reste loin derrière Joe Biden, souligne Kyle Kondik, « elle semble avoir la voie la plus dégagée pour devenir sa rivale principale. »

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