InternationalAFP




Les 20 ans de la Techno Parade: souvenirs et anecdotes, de Berlin à Paris

De la diabolisation à l'institutionnalisation, l'histoire de la Techno Parade en cinq épisodes avant son 20e anniversaire samedi. . La…

De la diabolisation à l’institutionnalisation, l’histoire de la Techno Parade en cinq épisodes avant son 20e anniversaire samedi.

. La naissance de la Techno Parade

En pleine diabolisation, les acteurs français de la techno se mobilisent et trouvent très vite en Jack Lang un soutien indéfectible. En Allemagne, la Love Parade est déjà un grand succès en 1998. L’idée est faire la même chose à Paris.

L’ancien ministre prend son bâton de pèlerin et parvient à convaincre le ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement, la ministre de la Culture Catherine Trautmann et le maire de Paris Jean Tibéri. « J’ai eu la chance de bénéficier d’un minimum de confiance ou alors peut-être n’ont-ils pas mesuré l’impact de cette première Techno Parade? », confie à l’AFP Jack Lang.

Le 19 septembre 1998, la première édition sera un plein succès. Deux mois auparavant, Jack Lang avait assisté en forme de répétition générale à la Love Parade de Berlin, en compagnie d’Henri Maurel, président de Radio FG, figure emblématique et promoteur en France de la techno en y consacrant 100% de son antenne.

. La première « rave » de Jack Lang

En décembre 1989, Jack Lang, alors ministre de la Culture, accompagne le président Mitterrand pour une visite d’Etat à Berlin, quelques semaines après la chute du Mur. Après le programme officiel, le poète et dramaturge Heiner Müller entraîne un soir Jack Lang dans une friche industrielle de Berlin-Est où se déroule une rave party.

« Cette fête était incroyable, avec des milliers de jeunes en train de danser. J’ai été impressionné par la puissance, la force et la beauté de l’événement et je me suis rendu compte à quel point la techno avait été en Allemagne de l’Est source de résistance à l’oppression », se rappelle l’ancien ministre.

. Nicolas Sarkozy aux platines

Médiations avec les organisateurs de soirées, installation de « référents techno » dans les préfectures, charte de bonnes pratiques… nommé ministre de l’Intérieur en mai 2002, Nicolas Sarkozy a été un interlocuteur apprécié de l’avis de la plupart des acteurs des musiques électroniques et de leurs soutiens dont Jack Lang.

En juillet 2002, une circulaire adressée aux préfets assouplit la réglementation Pasqua de 1995 en favorisant à la fois une meilleure organisation des « rave parties » et en suscitant une responsabilisation de leurs organisateurs bien accueillie. Nicolas Sarkozy est le seul ministre de l’Intérieur jusqu’ici à avoir souhaité assister au montage des chars de ce défilé en 2006.

L’occasion pour Brice Mourer, alors président de la Techno Parade, de lui montrer comment un DJ mixe avec des platines. « Il avait l’air vraiment intéressé. Il a passé une heure avec nous. Il a posé beaucoup de questions, nous parlant de ses fils fans de techno ». Pierre Sarkozy, l’ainé de l’ancien président, est aujourd’hui DJ et producteur.

. Frédéric Mitterrand dans le mouv’

En 2010, Frédéric Mitterrand, alors ministre de la Culture, assiste à la répétition d’un flash-mob (événement éclair) dansant pour le coup d’envoi de la Techno Parade. En costume, il décide de se mêler spontanément aux participants pour répéter la chorégraphie.

« Ce soir, au bois de Vincennes alors qu’il ne fait pas très chaud, je peux vous dire que ça réchauffe! Et demain, ça va être assez caliente! », s’extasiait sur le vif, devant les caméras de télévision, Frédéric Mitterrand.

. Premiers honneurs républicains

A l’occasion de la 10e Techno Parade, en 2008, deux porte-drapeaux de la techno « french touch », le musicien Martin Solveig et Antoine Baduel, PDG de FG Dj Radio, réseau pionnier des musiques électroniques en France, sont faits chevaliers des Arts et des Lettres à la mi-journée par la ministre de la Culture, Christine Albanel.

« L’Ode à la joie » de Beethoven, l’hymne européen, est joué en version électro devant le Palais Garnier. « La musique techno à l’Opéra est un rapprochement heureux entre un lieu de patrimoine et une pratique artistique très moderne », confie alors à l’AFP Mme Albanel.

Laurent Garnier qui a joué plusieurs fois dans des Techno Parades, sera le tout premier DJ fait chevalier de la Légion d’honneur en 2017.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne