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Les années Temer, marquées par la crise et la corruption

Les Brésiliens élisent dimanche le successeur du conservateur Michel Temer, chef d'Etat battant tous les records d'impopularité, arrivé au pouvoir…

Les Brésiliens élisent dimanche le successeur du conservateur Michel Temer, chef d’Etat battant tous les records d’impopularité, arrivé au pouvoir en 2016 après la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff.

Un mandat qui s’achèvera le 31 décembre après avoir été marqué par des mesures d’austérité pour sortir d’une récession historique et par des scandales de corruption ayant touché l’ensemble de la classe politique, jusqu’au chef de l’Etat.

2016

– 12 mai: le vice-président de centre droit Michel Temer remplace à titre intérimaire la présidente de gauche Dilma Rousseff, écartée du pouvoir par le Parlement qui approuve le début de la procédure de destitution pour maquillage des comptes publics contre elle. Ce vote du Parlement sonne le glas de 13 ans de gouvernement à gauche du Parti des Travailleurs (PT) de Luiz Inacio Lula da Silva (Lula).

– 31 août: le Sénat entérine la destitution de Dilma Rousseff et Michel Temer est investi officiellement jusqu’au terme du mandat présidentiel, fin 2018.

– 2 et 30 octobre: débâcle du PT aux élections municipales. Le parti perd 60% de ses mairies, y compris celle de Sao Paulo, la capitale économique du pays.

– 19 octobre: l’ex-président de la Chambre des députés Eduardo Cunha, du PMDB, considéré comme l’un des principaux artisans de la destitution de Mme Rousseff, est arrêté pour son implication dans le scandale de détournement de fonds de Petrobras. Il sera condamné en mars à 15 ans et quatre mois de prison.

– 13 décembre: le Sénat adopte une proposition d’amendement à la Constitution qui prévoit le gel des dépenses publiques pour 20 ans, une des mesures phares du gouvernement Temer pour tenter de sortir le Brésil d’une récession historique (2015-16).

2017

– 11 avril: la Cour suprême donne son feu vert à l’ouverture d’enquêtes contre huit ministres du gouvernement Temer et des dizaines de parlementaires de tous bords, soupçonnés d’implication dans le scandale Petrobras.

– 17 mai: le quotidien O Globo révèle l’existence d’un enregistrement compromettant dans lequel M. Temer semble donner son accord à Joesley Batista, patron du géant de la viande JBS, pour acheter le silence d’Eduardo Cunha. Les appels à la démission fusent de toutes parts et des manifestants descendent dans la rue dans la plupart des grandes villes brésiliennes.

– 26 juin: le procureur général Rodrigo Janot présente une demande de mise en accusation formelle contre M. Temer pour corruption passive, une procédure inédite pour un président en exercice.

– 12 juillet: le juge Sergio Moro, figure emblématique de la lutte anticorruption au Brésil, condamne Lula à 9 ans et six mois de prison pour corruption passive et blanchiment d’argent.

– 2 août: le Parlement rejette la mise en accusation de Michel Temer, qui échappe à un jugement par la Cour suprême et sauve son mandat.

2018

– 24 janvier: un tribunal d’appel confirme la condamnation de Lula et alourdit sa peine à 12 ans et un mois de réclusion.

– 14 mars: assassinat de la conseillère municipale de Rio Marielle Franco, élue noire qui dénonçait la violence policière et défendait les droits des femmes et des populations LGBT.

– 5 avril: la Cour suprême rejette par une majorité serrée une demande d’habeas corpus de Lula qui lui aurait évité la prison le temps que d’autres recours soient jugés.

– 7 avril: après avoir passé deux jours retranché au siège du syndicat des métallurgistes de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo, Lula se rend aux autorités pour purger sa peine de prison à Curitiba (sud).

– Nuit du 31 août au 1er septembre: le Tribunal Supérieur Électoral (TSE) invalide la candidature de Lula, grand favori des sondages pour la présidentielle.

– 6 septembre: le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro, en tête des intentions de vote en l’absence de Lula, est poignardé à l’abdomen par un déséquilibré et grièvement blessé pendant un bain de foule dans le Minas Gerais (sud-est).

– 11 septembre: Lula abandonne la course présidentielle et adoube l’ex-maire de Sao Paulo Fernando Haddad pour le remplacer.

– 7 octobre: Jair Bolsonaro, extrême droite, se qualifie pour le 2e tour de la présidentielle(46%), loin devant le candidat de gauche Fernando Haddad (29%).

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