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Les boîtes noires, indispensables pour comprendre un crash

Les boîtes noires d'un avion, qui enregistrent toutes les données d'un vol y compris les conversations dans le cockpit, révèlent…

Les boîtes noires d’un avion, qui enregistrent toutes les données d’un vol y compris les conversations dans le cockpit, révèlent des informations cruciales et des axes d’enquête pour déterminer les causes d’un accident aérien.

Les deux boîtes noires du Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines qui s’est écrasé dimanche en Ethiopie, faisant 157 morts, sont attendues ce jeudi en France pour y être analysées.

Elles ont été retrouvées lundi, mais sont endommagées, l’appareil ayant été pulvérisé lors de son impact sur le sol.

La compagnie aérienne éthiopienne a annoncé jeudi qu’elle avait envoyé les boîtes noires à Paris pour y être analysées par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), étant donné que l’Ethiopie ne dispose pas de l’équipement nécessaire à leur lecture.

Selon le BEA, qui mène notamment les enquêtes pour le compte des autorités françaises dans l’aviation civile, le fonctionnement et l’utilisation des boîtes noires sont les mêmes pour tous les avions quel que soit le modèle de boîte noire.

Le « Cockpit Voice Recorder » (CVR), qui fonctionne comme un magnétophone, contient jusqu’à deux heures d’enregistrement audio: conversations entre les pilotes, communications entre le cockpit, le chef de cabine et les hôtesses et stewards, mais aussi bruits d’ambiance dans l’avion, notamment des alarmes éventuelles.

Le « Flight Data Recorder » (FDR) enregistre pour sa part tous les paramètres de vol (vitesse, altitude, régime des moteurs, inclinaisons, trajectoire, etc) seconde par seconde sur une durée de 25 heures.

L’une des boîtes noires avait ainsi révélé des problèmes de vitesse lors du vol du Boeing 737 MAX 8 de la compagnie Lion Air, qui s’est abîmé au large de l’Indonésie le 29 octobre 2018, faisant 189 morts.

Grâce aux boîtes noires, près de 90% des accidents aériens peuvent être expliqués.

D’un poids de sept à dix kilogrammes chacune, elles sont en fait orange avec des bandes blanches réfléchissantes, afin de les rendre plus visibles.

Elles sont équipées d’une balise qui se déclenche en cas d’immersion et émet un signal à ultrason toutes les secondes pendant au moins 30 jours, avec une portée de détection moyenne de deux kilomètres.

Ces enregistreurs, introduits dans l’aviation à partir des années 1960, se trouvent à l’intérieur de boîtes métalliques renforcées, conçues pour résister à des chocs extrêmement violents, à des feux intenses et à de longues immersions jusqu’à une profondeur de 6.000 mètres.

Celles du vol Air France AF447 Rio-Paris, disparu en mer le 1er juin 2009, avaient ainsi été récupérées au bout de 23 mois, immergées à 3.900 mètres de profondeur dans l’océan Atlantique, et leurs données avaient pu être intégralement exploitées.

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